L’amour nous fait trembler comme un jeune feuillage
L’amour nous fait trembler comme un jeune feuillage,
Car chacun de nous deux a peur du même instant.
» Mon bien-aimé, dis-tu très bas, je t’aime tant…
Laisse… Ferme les yeux… Ne parle pas… Sois sage…Je te devine proche au feu de ton visage.
Ma tempe en fièvre bat contre ton coeur battant.
Et, le cou dans tes bras, je frissonne en sentant
Ta gorge nue et sa fraîcheur de coquillage.Ecoute au gré du vent la glycine frémir.
C’est le soir ; il est doux d’être seuls sur la terre,
L’un à l’autre, muets et faibles de désir.D’un baiser délicat tu m’ouvres la paupière ;
Je te vois, et, confuse, avec un long soupir,
Tu souris dans l’attente heureuse du mystère.
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Charles GUÉRIN
Charles Guérin, né le 29 décembre 1873 à Lunéville (Meurthe-et-Moselle), où il est mort, le 17 mars 1907 est un poète français. Il appartient à une grande dynastie d’industriels lorrains, propriétaire de la célèbre Faïencerie de Lunéville-Saint-Clément, connue aussi sous le nom Keller et Guérin. Au sein de sa... [Lire la suite]
- Ce soir, sur le chemin sonore du coteau
- Sois pure comme la rosée
- Je t'apporte, buisson de roses funéraires
- Entrerai-je, ce soir, Seigneur, dans ta...
- Le soir léger, avec sa brume claire et bleue
- Vous qui sur mon front, toute en larmes
- Eté des vieilles joies
- Ma douce enfant, ma pauvre enfant...
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- Parfois, sur les confins du sommeil qui...
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- Le vent est doux comme une main de femme (1)
- La voix du soir (1)
Habit de calcaire
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Loin de la Normandie et de ses verts feuillages,
Sur la grève sans fin je m’arrête un instant ;
Les soucis quotidiens ne m’importent plus tant,
Je les laisse dormir, ainsi que fait un sage.
La brise du Ponant caresse mon visage,
Le son de l’Océan berce mon coeur battant ;
Qu’est-ce qui dans ce jour serait plus important
Que d’aller admirer différents coquillages ?
Je n’entends pas au loin les voilures frémir,
Mais je pense aux marins éloignés de leur terre,
Je sais que le retour est leur plus grand désir.
Le soleil d’Armorique inonde mes paupières,
Un oiseau pousse un cri qui me semble un soupir ;
Je médite en silence, assis sur une pierre.
Murmures d’un arbre imaginaire
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En rêve j’entendis la rumeur d’un feuillage,
Cela me fit passer de savoureux instants ;
C’était un son bizarre et familier pourtant,
Impossible vraiment d’y trouver un message.
Dans l’onirique nuit je n’ai pas de visage,
Car en ces moments-là ce n’est pas important ;
Mon esprit vagabond, sur rien ne s’arrêtant,
Traverse d’étonnants et sombres paysages.
Mon âme se dissout, je sens mon coeur frémir,
Je me crois éloigné de la planète Terre;
Mon corps est animé d’un flamboyant désir.
Une douce clarté traverse mes paupières,
Une femme inconnue fait entendre un soupir ;
Tels sont les errements d’un rêveur solitaire.