L’Île
Solitude au vent, ô sans pays, mon Île,
Que les barques de loin entourent d’élans
Et d’appels, sous l’essor gris des goélands,
Mon Île, mon lieu sans port, ni quai, ni ville,Mon Île où s’élance en secret la montagne
La plus haute que Dieu heurte du talon
Et repousse… Ô Seule entre les aquilons
Qui n’a que la mer farouche pour compagne.Temps où se plaint l’air en éternels préludes,
Mon Île où l’Amour me héla sur le bord
D’un chemin de cieux qui descendait à mort,
Espace où les vols se brisent, Solitude.Solitude, Aire en émoi de Cœur immense
Qui sans cesse jette au large ses oiseaux,
Sans cesse au-dessus d’infranchissables eaux,
Sans cesse les perd, sans cesse recommence.Désolation royale, terre folle
Que berce l’abîme entre ses bras massifs,
Mon Île, tu tiens un Silence captif
Qu’interroge en vain la houle des paroles.
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Marie NOËL
Marie Noël, de son vrai nom Marie Rouget, est une poétesse et écrivain française, née le 16 février 1883 à Auxerre, décédée le 23 décembre 1967. Elle est officier de la Légion d’honneur. Elle est née dans une famille très cultivée et peu religieuse. Elle resta célibataire et s’éloigna très peu de sa ville... [Lire la suite]
Navigation nocturne
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Naviguer sans jamais voir d'îles,
Sans voir de goélands,
Naviguer d'un mouvement lent,
Ne pas songer aux villes.
Ne jamais songer aux montagnes,
S'asseoir sur ses talons
Pour se baigner dans l'aquilon
De Grande Garabagne.
Franchir ainsi la mer immense,
Le pays des oiseaux,
Franchir d'infranchissables eaux,
Les eaux de la démence.
Voir
https://paysdepoesie.wordpress.com/2015/01/17/navigation-nocturne/