Juillet
Depuis les feux de l’aube aux feux du crépuscule,
Le soleil verse à flots ses torrides rayons ;
On voit pencher la fleur et jaunir les sillons :
Voici les jours poudreux de l’âpre canicule.Le chant des nids a fait place au chant des grillons ;
Un fluide énervant autour de nous circule ;
La nature, qui vit dans chaque animalcule,
Fait frissonner d’émoi tout ce que nous voyons.Mais quand le bœuf qui broute à l’ombre des grands chênes
Se tourne haletant vers les sources prochaines,
Quel est donc, dites-vous, ce groupe écheveléQui frappe les échos de ses chansons rieuses ?
Hélas ! c’est la saison des vacances joyeuses…
Comme il est loin de nous ce beau temps envolé !(1878)
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Commentaires
Rédiger un commentaire
Louis-Honoré FRÉCHETTE
Louis-Honoré Fréchette (16 novembre 1839 – 31 mai 1908), poète, dramaturge, écrivain et homme politique, est né à St-Joseph-de-la-Pointe-Lévy (Lévis), Québec, Canada. Bien que son père, entrepreneur, soit analphabète, il étudie sous la tutelle des Frères des écoles chrétiennes. De 1854 à 1860, il fait ses études... [Lire la suite]
Ma vie, est-ce ton crépuscule ?
Sont-ce là mes derniers rayons ?
Mais je trace droit mes sillons,
Sans crainte de la canicule.
Mon chant, tel celui du grillon,
Parmi mes compagnons circule
Comme fait un animalcule
Que presque point nous ne voyons.
Je dis la fraîche ombre du chêne
Et je dis l'averse prochaine ;
Je marche, barde échevelé
Sous l'oeil d'une muse rieuse ;
Par l'effet d'une humeur joyeuse,
Mon noir tourment s'est envolé.