Jeudi de l’ascension
S’échapper du fond
et se tenir au bord.
Du fond d’un ventre
Au bord des lèvres
Du fond d’un corps
Au bout des doigts.
Du fond des nuits
Au bord des larmes
Dans les poussières du ciel
Dans les grains d’une eau sèche
Dans la paume moite de la terre
Sur la lame froide des rives
Là, où le fil bleu me blesse
Là, où mon poing se majuscule,
en son mouvement,
Je bascule
Juchée sur rien
en équilibre – à contre joue.
Remplir ses poches de chemins creux,
Sentir la griffe noire d’un soleil rouge
plonger dans le puits de mon œil bleu
Frapper de mon silence la touche blanche
Lécher le sel de ton écuelle.
Rester pendue à la corde des jours
accrochée aux paroles d’un vent sourd.
Dans l’intention,
Lâcher la prise,
balancer tous les soupirs
Prendre un pétale au visage des roses.
Ouvrir la grille des paupières
Rouler en boule les toits roses
Cacher les pompes du soleil
Et dénicher le ciel dans tes bras.
Le temps que j’en finisse
Je tire la ronde
et j’enfile une seconde à ton doigt.
Je passe la corde autour du jeu.
Sur la dalle, l’arbre débite sa chanson .
Je fais un trou dans le miel de ton front.
Je fais des bulles dans la pâte de mon bras.
Mais dans le fond,
Je mâche le sabre des saisons.
J’enfonce bien la paille dans mon corps
et je balance ma poudre d’or.
Je fourre du vert sous une cloche
et plante le huitième jour dans le ciel.
Je saute la ligne,
J’avais raison !
J’irai plus en prison.
T’avais qu’à faire attention.
Je frappe la balle de mon front
contre le mur de ma raison
un deux trois,
malheur
Un bille de plomb
Un, deux, trois
colère
j’irai demain dans les bois
un deux trois
plus peur
La mer vient chialer dans mes bras
un rayon se réglisse
si à vingt je saigne, à cent, je crève.
Vent de sable et croix bouillie
Face contre terre et crache en l’air
Ce qui est dit.
Compte les briques
un deux trois,
couleurs
T’as bougé !
Gomme ta face
Taille ta mine !
Le bonheur de mes galoches
colle à la carie de mon cœur.
Casse les brindilles
Même pas dans le mille
A mon tour de revivre
un deux et puis quoi ?
Mince…
Le vide.
Puisqu’on se retrouve à vivre
Alors, en s’attendant…
Rejouons !
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ATOS
Nom : SHRIQUI GARAIN
Prénom : Astrid
Naissance : non renseigné
Présentation : non renseigné
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