Je voy bien, ma Dourdouigne, encor humble tu vas
Je voy bien, ma Dourdouigne, encor humble tu vas :
De te monstrer Gasconne, en France, tu as honte.
Si du ruisseau de Sorgue on fait ores grand conte,
Si a il bien esté quelquefois aussi bas.Voys tu le petit Loir comme il haste le pas ?
Comme desjà parmy les plus grands il se conte ?
Comme il marche hautain d’une course plus prompte
Tout à costé du Mince, et il ne s’en plaint pas ?Un seul olivier d’Arne, enté au bord de Loire,
Le faict courir plus brave et luy donne sa gloire.
Laisse, laisse moy faire ; et un jour, ma Dourdouigne,Si je devine bien, on te cognoistra mieux :
Et Garonne, et le Rhone, et ces autres grands Dieux,
En auront quelque enuie, et, possible, vergoigne.
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Etienne de LA BOETIE
Étienne de La Boétie, né à Sarlat le 1er novembre 1530 et mort à Germignan, dans la commune du Taillan-Médoc, près de Bordeaux le 18 août 1563, était un écrivain français. Fils d’un lieutenant particulier du sénéchal du Périgord, et d’une famille de magistrats, Étienne de la Boétie grandit dans un milieu éclairé.... [Lire la suite]
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- Amour, lors que premier ma franchise fut... (5)
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- Je tremblois devant elle, et attendois,... (3)
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- Je voy bien, ma Dourdouigne, encor humble tu... (2)
Minotaure immature
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Minotaure immature, au supplice tu vas ;
Or, fidèle à toi-même, et dépourvu de honte,
D’un pareil inconfort tu ne tiens pas grand compte,
Tu t’es bien quelquefois tenu un peu plus bas.
Vois-tu le vieux bourreau, comme il hâte le pas ?
Comme déjà parmi les meilleurs il se compte ?
Comme il marche vers toi d’une course fort prompte,
Tu le vois, mon ami, mais tu ne t’en plains pas.
Tu ne longeras plus les rivages de Loire,
Ni n’auras le loisir de gagner de la gloire,
Ni de mener ta nef au fil de la Dordogne.
Or, par ta noble mort, on te connaîtra mieux ;
Peut-être seras-tu sur la liste des dieux,
Et de l’exécuteur tu riras sans vergogne.
Dauphin de la Dordogne
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Dauphin de la Dordogne, allègrement tu vas,
Tu descends le courant et puis tu le remontes ;
Tu admires de loin la vigne d’un vicomte,
Mais jamais de raisins tu ne fais ton repas.
Les hommes sur le quai avancent à grands pas,
Eux qui vont au labeur et qui leurs heures comptent ;
Leur mouvement est vif, mais ta nage est plus prompte,
Et suivre un long parcours ne te fatigue pas.
Tu n’as point le beau chant des sirènes de Loire,
Mais on te décerna d’autres titres de gloire
Et tu fus admiré par le duc de Bourgogne.
Tu aimes l’océan, le fleuve te plaît mieux ;
Tu penses que l’eau douce est un présent des dieux,
Quand on ne te voit pas, tu la bois sans vergogne.