Je voudrais bien richement jaunissant
Je voudrais bien richement jaunissant
En pluie d’or goutte à goutte descendre
Dans le beau sein de ma belle Cassandre,
Lors qu’en ses yeux le somme va glissant.Je voudrais bien en taureau blanchissant
Me transformer pour finement la prendre,
Quand en avril par l’herbe la plus tendre
Elle va, fleur, mille fleurs ravissant.Je voudrais bien alléger ma peine,
Etre un Narcisse, et elle une fontaine,
Pour m’y plonger une nuit à séjour ;Et voudrais bien que cette nuit encore
Durât toujours sans que jamais l’Aurore
Pour m’éveiller ne rallumât le jour.
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Commentaires
Rédiger un commentaire
Pierre de RONSARD
Pierre de Ronsard (né en septembre 1524 au manoir de la Possonnière, près du village de Couture-sur-Loir en Vendômois et mort le 28 décembre 1585 au Prieuré de Saint-Cosme en Touraine), est un des poètes français les plus importants du XVIe siècle. « Prince des poètes et poète des princes », Pierre de Ronsard, adepte de... [Lire la suite]
- Foufroye moy de grace ...
- Ode en dialogue, l'Espérance et Ronsard
- Ode en dialogue des yeux et de son coeur
- Tu te moques, jeune ribaude
- Ô doux parler, dont l'appât doucereux
- Elégie à Janet, peintre du roi
- Le boyteus mari de Vénus ...
- Odelette à sa maistresse
- Ores l'effroi et ores l'espérance
- Autre du même à la même dame
- Quand vous serez bien vieille, au soir, à... (9)
- Je vous envoye un bouquet que ma main (7)
- Bien que les champs, les fleuves et les lieux (6)
- Dans le serein de sa jumelle flamme (6)
- Ny voir flamber au point du jour les roses (6)
- Madrigal (6)
- Je plante en ta faveur cet arbre de Cybèle (6)
- Comme on voit sur la branche au mois de may... (5)
- Ce beau corail, ce marbre qui soupire (4)
- Ange divin, qui mes plaies embaume (4)
Quelques buveurs
-------------------------
Vois le pastis, vers le soir, jaunissant
Qui bientôt doit en nos gosiers descendre ;
Tu peux m'en croire, il n'a point goût de cendre,
Quand nous trinquons, dans le jour finissant ;
Tous ces buveurs au crâne blanchissant,
Tu les verras d'oisiveté s'éprendre ;
Soigne-les bien, serveuse au regard tendre,
N'épargne point ton rire ravissant.
Car ils sont là pour des instants sans peine,
Tels des marcheurs auprès d'une fontaine ;
Ce bar leur est un bienheureux séjour.
Tu les entends parler, ce soir encore,
Sans redouter l'approche de l'Aurore :
Qu'est-ce, demain ? Ce n'est qu'un autre jour.
Ambitaureau
------------
L’ambitaureau, longuement mugissant,
Voit le jour fuir et le soleil descendre ;
La grande Nuit sur Terre va s’étendre,
Tout est en paix dans le jour finissant.
Le bon fermier, ses vaches bénissant,
Leur dit des mots que chacune aime entendre;
Des mots gentils, faciles à comprendre,
Pour s’adresser à leur coeur frémissant.
L’ambitaureau n’est jamais à la peine,
Quand il a soif, il boit à la fontaine ;
Trouvant ce monde un aimable séjour.
En son sommeil il rêve qu’il dévore
Le riche blé des greniers de l’Aurore :
Ce qu’il fera, d’ailleurs, peut-être un jour.