Je viens de recevoir une belle missive
Je viens de recevoir une belle missive
De la nymphe qui prit mon âme au trébuchet,
Et qui, scellant mon coeur de son divin cachet,
Y voulut imprimer son image lascive.Il me fâche déjà que cette heure n’arrive
Où je dois embrasser sa taille de brochet,
Et jamais vérolé, tapi dessous l’archet,
En suant ne trouva l’horloge si tardive.Phébus, va-t’en souler tes paillards appétits
Dans les bras amoureux de la belle Thétis :
Elle se plaint qu’au ciel trop longtemps tu demeures.Nuit, couvre l’univers de ton noir balandran,
Et puisque j’ai le mot justement à six heures,
Amour, conduis l’aiguille au milieu du cadran.
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Marc-Antoine Girard de SAINT-AMANT
Marc-Antoine Girard, sieur de Saint-Amant, né à Grand-Quevilly le 30 septembre 1594 et mort à Paris le 29 décembre 1661, est un poète libertin français. Fils d’un officier de marine, issu d’une famille de marchands protestants, Saint Amant, qui commanda pendant vingt-deux ans une escadre anglaise, n’apprit pas les langues... [Lire la suite]
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Oiseaux de la poste royale
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Ces deux oiseaux facteurs transmirent des missives,
Ils eurent du succès, on se les arrachait.
Les messages s’ornaient de très nobles cachets,
Mais parfois contenaient une prose lascive.
Je les voyais planer de l’une à l’autre rive,
Aux horizons lointains leur regard s’attachait ;
Au Ponant le soleil lentement se couchait,
Un nuage perdu partait à la dérive.
Ils ont aussi formé de jeunes apprentis,
Prenant le plus grand soin de ces braves petits ;
La Reine les logeait en sa belle demeure.
Leur petit déjeuner fut de chez Baillardran,
Un valet matinal le servait à sept heures,
De sucre raffiné les fraises saupoudrant.