Je veus lire en trois jours l’Iliade d’Homere
Je veus lire en trois jours l’Iliade d’Homere,
Et pour-ce, Corydon, ferme bien l’huis sur moy.
Si rien me vient troubler, je t’asseure ma foy
Tu sentiras combien pesante est ma colere.Je ne veus seulement que nostre chambriere
Vienne faire mon lit, ton compagnon, ny toy,
Je veus trois jours entiers demeurer à requoy,
Pour follastrer apres une sepmaine entiere.Mais si quelqu’un venoit de la part de Cassandre,
Ouvre lui tost la porte, et ne le fais attendre,
Soudain entre en ma chambre, et me vien accoustrer.Je veus tant seulement à luy seul me monstrer :
Au reste, si un Dieu vouloit pour moy descendre
Du ciel, ferme la porte, et ne le laisse entrer.
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Pierre de RONSARD
Pierre de Ronsard (né en septembre 1524 au manoir de la Possonnière, près du village de Couture-sur-Loir en Vendômois et mort le 28 décembre 1585 au Prieuré de Saint-Cosme en Touraine), est un des poètes français les plus importants du XVIe siècle. « Prince des poètes et poète des princes », Pierre de Ronsard, adepte de... [Lire la suite]
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Un érudit cherchait le lieu natal d'Homère ;
Un collègue lui dit que donc, il lui fallait
Rencontrer un chercheur sortant de l'ordinaire,
Le plus savant de tous, le maître Alphonse Allais.
Allaure, dit Alphonse, est le nom de ce lieu :
Il n'est plus temps que vous en doutassiez encore.
« Merci », dit l'érudit, « pour cet avis précieux ;
Mais comment... » « Vous savez : on dit "Homèr'd'Allaure. »
Manoir girondin
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Au manoir girondin sont des scribes qui lisent,
Passant en ce plaisir l’hivernale saison ;
Buvant un peu de vin, se chauffant aux tisons,
Faisant fort peu de cas de leur matière grise.
Ils écrivent un peu, ils disent des bêtises,
De blasons éclatants ils ornent la maison ;
En la cuisine sont des gâteaux à foison,
Ce que, me semble-t-il, aucun d’eux ne méprise.
Ils ne sont certes pas successeurs de Platon
Ni ne nul grand penseur, mais des bardes qu’ils aiment,
Et pleins de bienveillance envers les marmitons.
Jamais il ne voudront d’une sagesse extrême :
Largement leur suffit l’amour de Margoton
Et aussi, certains jours, du petit chat lui-même.
Lion sot
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Je ne suis pas de ceux qui lisent,
Pas même en la froide saison ;
M’asseyant auprès des tisons,
C’est de bon vin que je me grise.
Les gens écrivent des bêtises,
Des lecteurs leur donnent raison ;
Quand je pense à de tels oisons,
Je me dis que je les méprise.
Que peut noue enseigner Platon ?
Des blagues ou des théorèmes ?
Cet auteur-là, nous l’évitons.
Il n’est point de sagesse extrême,
Je le dirai sur tous les tons ;
Chacun doit penser pour soi-même.