Je vais m’envoler
Ce soir je vais partir visiter les nuages,
Je n’y suis pas encore mais ça va pas tarder,
Je vois déjà des fleurs tout autour des visages,
Tous les gens qui sont là commenc’nt à m’regarder
Car si je réussis c’est extraordinaire.
Ils ont raison d’attendre, ils seront pas déçus,
Je sens que j’m’arrondis comme une Montgolfière,
Je vais quitter la terre, personn’ me verra plus !J’ai commencé c’matin aux petites aurores
Avec un muscadet de derrièr’ les fagots
Qui glissait comm’ du v’lours, d’ailleurs j’en rêve encore,
Et deux trois p’tits kirs qu’étaient bien rigolos,
Vers midi je marchais sur des pompes à bascule,
C’est là que j’ai compris que j’allais m’envoler.
C’est un travail très dur… Si t’avanc’s pas tu r’cules,
L’ivresse est un pays où faut pas rigoler !T’as des gens qui picol’nt sans aucun savoir-faire,
Eh bien, voilà des gars qui s’envol’ront jamais,
Qui cess’ront pas d’ramper, qui quitt’ront jamais terre
Alors que moi je sens que ça va pas tarder,
J’vais survoler Paris comme un ange véritable.
J’aim’rais pouvoir emm’ner tous mes potes avec moi
Mais comm’ils s’fout’ de moi pasque j’mont’ sur la table
J’vais m’envoler tout seul et j’les emmèn’rai pas !Il est huit heur’s du soir, y a douze heur’s que j’travaille,
Je me sens tout léger comme un petit zoizeau.
Me v’là sur le trottoir avec des gens qui braillent,
Je vais prendr’ mon élan… Je serai tell’ment beau
Que tous ces connards-là en auront plein la vue.
Allez hop ! C’est parti !… Non, c’est pas pour ce soir.
Y a vingt ans que j’m’exerce… C’est toujours pein’ perdue.
J’essaye encore demain… Après, j’arrête de boire.
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Bernard DIMEY
Bernard Dimey, né Bernard Georges Lucide Dimey le 16 juillet 1931 à Nogent-en-Bassigny (aujourd’hui Nogent) (Haute-Marne) et mort le 1er juillet 1981 à Paris, est un poète, auteur de chansons et dialoguiste français. Il commence à faire de la radio, puis écrit dans la revue Esprit. Il s’intéresse à la peinture (il a... [Lire la suite]
Prendre son envol
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Le roi Minos est grand, mais ce n’est qu’un traître,
ILui qui nous enferma déloyalement ;
Mais cette lourde porte, en se refermant,
De monter vers le ciel nous a laissés maîtres.
Je me sens plus léger qu’un oiseau champêtre,
Je vais donc m’approcher du clair firmament ;
De mon père j’entends l’avertissement,
Mais j’en fais peu de cas, je me sens renaître.
Sa prudence est trop grande, elle est surannée ;
Puisque nous le pouvons, allons jusqu’aux cieux,
Car je voudrais bien, moi, tutoyer les dieux.
Je m’éloigne de vous, rivages sableux,
Déjà par le soleil est ma peau tannée ;
Je ne redoute rien sous ce beau ciel bleu.
Prendre son envol ...... retouche
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Le roi Minos est grand, mais ce n’est qu’un traître,
Lui qui nous enferma déloyalement ;
Mais cette lourde porte, en se refermant,
De monter vers le ciel nous a laissés maîtres.
Je me sens plus léger qu’un oiseau champêtre,
Je vais donc m’approcher du clair firmament ;
De mon père j’entends l’avertissement,
Mais j’en fais peu de cas, je me sens renaître.
Sa prudence est trop grande, elle est surannée ;
Puisque nous le pouvons, allons jusqu’aux cieux,
Car je voudrais bien, moi, tutoyer les dieux.
Je m’éloigne de vous, rivages sableux,
Déjà par le soleil est ma peau tannée ;
Je ne redoute rien sous ce beau ciel bleu.
Dragon d'avril
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-- Monstre printanier,
Que fais-tu là, dans mon verre ?
-- Je ne suis qu'un rêve.
Métaphysique des particules
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-- Noyau printanier,
D'où te viennent ces couleurs ?
-- Je ne suis qu'un rêve.