Je te vois anxieuse et belle de pâleur
Je te vois anxieuse et belle de pâleur ;
Le sang fiévreux afflue et palpite à tes tempes.
Ferme les yeux, prends-moi plus près de toi, sois tendre,
Et que ma chair se fonde à ta bonne chaleur.La force du désir gonfle ta gorge en fleur ;
Un sanglot fait mourir tes caresses plus lentes,
Et le bruit de nos coeurs tombe au fond du silence.
Mes lèvres à tes cils cherchent le sel des pleurs ;Un grillon chante, l’âtre est noir, la lampe éteinte.
Tu m’attires vers toi dans un demi-sommeil
Et mon baiser t’arrache une amoureuse plainte.L’heure, comme un ruisseau dans les herbes, s’écoule ;
Et je rêve d’un seuil accablé de soleil
Où le fidèle essaim des colombes roucoule.
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Charles GUÉRIN
Charles Guérin, né le 29 décembre 1873 à Lunéville (Meurthe-et-Moselle), où il est mort, le 17 mars 1907 est un poète français. Il appartient à une grande dynastie d’industriels lorrains, propriétaire de la célèbre Faïencerie de Lunéville-Saint-Clément, connue aussi sous le nom Keller et Guérin. Au sein de sa... [Lire la suite]
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Solitaire et pensif
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Cet ermite chenu s’est du monde écarté,
Il se nourrit de fruits et de soupes épaisses ;
Ses proches voisins sont le faune et la faunesse
Qui ne se prennent point pour des divinités.
Les jours de pleine lune, il les entend chanter,
Cela lui convient mieux que les mots de la messe ;
Il parle à la dryade aux yeux pleins de promesses,
Décidément, ces lieux sont fort bien fréquentés.
Il admire les fleurs, à la saison nouvelle,
Découvrant les secrets que leurs parfums révèlent ;
Il parcourt à loisir les sous-bois lumineux.
Pour mener cette vie, nul besoin d’artifices,
Nul animal ne tient des propos venimeux ;
Jamais de compromis, jamais de sacrifice.