Je sais un nid charmant et tendre…
Je sais un nid charmant et tendre
Où niche l’oiseau bleu du cœur,
L’oiseau dont nul ne peut entendre
Sans tressaillir, l’accent vainqueur ;Nid plein de grâces sans pareilles,
Qui, sous un rayon de gaieté,
Scintillent comme des abeilles
Dans l’or des aurores d’été.Formé de fleurs fraîches écloses,
Œuvre admirable de l’amour,
Des perles, des feuilles de rosés,
Dessinent son riant contour.Écrin délicieux que dore
La jeunesse en traits éclatants ;
D’où s’échappe, ailée et sonore,
La vive chanson du printemps ;D’où sort une divine haleine,
Comme d’un calice vermeil
Qui livre aux souffles de la plaine
Son sein tout baigné de soleil.Nid séducteur où rit l’ivresse,
Cachant ses secrètes ardeurs,
Comme une coupe enchanteresse
Dont les bords sont voilés de fleurs.Plus mignon qu’un nid d’oiseau-mouche,
Plus frais qu’un cœur de rose-thé, —
Ce nid ravissant…, c’est ta bouche,
Doux paradis de volupté,Où les désirs, ramiers fidèles,
Volent toujours inapaisés,
Et vont provoquer à coups d’ailes
L’essaim palpitant des baisers !
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Commentaires
Rédiger un commentaire
Théophile GAUTIER
Pierre Jules Théophile Gautier est un poète, romancier, peintre et critique d’art français, né à Tarbes le 30 août 1811 et mort à Neuilly-sur-Seine le 23 octobre 1872 à 61 ans. Né à Tarbes le 30 août 1811, le tout jeune Théophile garde longtemps « le souvenir des montagnes bleues ». Il a trois ans lorsque sa famille... [Lire la suite]
- J'ai laissé de mon sein de neige
- À Claudius Popelin (Sonnet II)
- Les Deux Âges
- Albertus, 13 - CXXI à CXXII
- Montée sur le Brocken
- Épigraphes placées en tête de "Daniel...
- La Mort dans la vie - Chapitre 5
- En allant à la Chartreuse de Miraflorès
- La Mort dans la vie - Chapitre 8
- Oui, Forster, j'admirais ton oreille...
Nid de l’oiseau magicien
----------
Le vieil ornithologue a rêvé de le voir,
Ce nid dont la structure est si bien agencée ;
De l’oiseau bâtisseur la subtile pensée
S’appuie sur un solide et ancestral savoir.
« Tu peux fort aisément trouver le nid du loir,
Il est fait de jolies brindilles amassées ;
D’autres formes de nid sont partout recensées,
Mais je n’en aime aucun, malgré ton bon vouloir. »
Ainsi se lamentait ce chercheur aux traits mornes ;
Certes, son désespoir nous a paru sans bornes,
Nous n’avons pu traiter sa demande à la noix.
Le voilà qui poursuit son errance éternelle ;
Au lieu d’être avec nous, buvant sous la tonnelle,
Il parcourt les sentiers, au plus profond des bois.