Je ne sais pas
Je ne sais pas si mon frère m’oublie
Mais je me sens tout seul, immensément,
Avec loin la chère tête apalie
Dans les essais d’un souvenir qui ment.J’ai son portrait devant moi sur la table,
Je ne sais pas s’il était laid ou beau.
Le Double est vide et vain comme un tombeau.
J’ai perdu sa voix, sa voix adorable,Juste et qui semble faite fausse exprès.
Peut-être il l’ignore, trésor posthume.
Hors de la lettre elle s’évoque, très
Soudain cassée et caressante plume.
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guillaumePrevel et kelmorabethi94 ont ajouté ce poème parmi leurs favoris.
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Alfred JARRY
Alfred Jarry, né à Laval (Mayenne) le 8 septembre 1873 et mort à Paris le 1er novembre 1907, est un poète, romancier et dramaturge français. Alfred Jarry est le fils d’Anselme Jarry, négociant puis représentant en commerce, et de Caroline Quernest. En 1878, il est inscrit comme élève dans la division des minimes du petit... [Lire la suite]
Quand ce que nous avions de précieux est perdu pour toujours, il nous reste la poésie.
Ambiphants cosmopolites
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Grands migrateurs, sur leur route, ils oublient
Ce que prisa leur coeur, immensément,
Soit leur mémoire est, hélas, affaiblie,
Soit c'est l'effet d'un souvenir qui ment.
Ils ont du vin devant eux sur la table
Qui au jardin les accueille, il fait beau ;
Au fond du parc se dressent des tombeaux
Couverts de lierre, et de fleurs adorables.
De tout quitter, le faites-vous exprès ?
Laissant vos morts privés d'honneurs posthumes,
Vous poursuivez votre long chemin, très
Soumis au vent, comme l'est une plume.
Voir aussi
https://paysdepoesie.wordpress.com/2016/08/05/ambiphants-cosmopolites/