Je ne pense rien je ne comprends rien
Je ne pense rien je ne comprends rien
Je suis comme une pierre qui retrouverait sa forme
primitive
Quand elle fut rejetée sur une plage déserte
Et que tout commença et se perdit de la même façon
C’est comme un être qui se revendique en moi
tout à coup
Avec une violence déchaînée qui me renverse
A l’intérieur d’une nuit obtuse et chaotique
Où je crie parce que l’on m’égorge
Il me semble que je suis décapé et creusé par des
morts sans nombre
Qui auraient passé sur moi avec la violence d’un
torrent gonflé
Par un orage lourd de toutes mes larmes
accumulées
Dans la déflagration de mes cris de détresseJe ne suis rien qu’une pierre
Que l’on a usée jusqu’à lui donner une forme vile et
dérisoire
Mais je suis sûr que je n’étais pas cela
Je suis sûr que j’étais un granit avec des saillies
comme des couteaux tranchants
Poème préféré des membres
guillaumePrevel et jbigey ont ajouté ce poème parmi leurs favoris.
Jacques PREVEL
Jacques Marie PREVEL (1915 – 1951) est un poète français. Il est surtout connu pour avoir été l’un des derniers et fidèles amis du poète Antonin Artaud. Venu du Havre, il arrive à Paris durant l’occupation. Vivant autour de Saint-Germain-des-Prés, il renonce à toute situation pour écrire. Ainsi connaîtra-t-il... [Lire la suite]
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