Je ne commis jamais fraude ni maléfice
Je ne commis jamais fraude ni maléfice,
Je ne doutai jamais des points de notre foi,
Je n’ai point violé l’ordonnance du roi,
Et n’ai point éprouvé la rigueur de justice :
J’ai fait à mon seigneur fidèlement service,
Je fais pour mes amis ce que je puis et doy,
Et crois que jusqu’ici nul ne se plaint de moi,
Que vers lui j’aye fait quelque mauvais office.
Voilà ce que je suis. Et toutefois, Vineus,
Comme un qui est aux dieux et aux hommes haineux
Le malheur me poursuit et toujours m’importune :
Mais j’ai ce beau confort en mon adversité,
C’est qu’on dit que je n’ai ce malheur mérité,
Et que digne je suis de meilleure fortune.
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Joachim DU BELLAY
Joachim du Bellay est un poète français né vers 1522 à Liré en Anjou, et mort le 1er janvier 1560 à Paris. Sa rencontre avec Pierre de Ronsard fut à l’origine de la formation de la « Pléiade », groupe de poètes auquel Du Bellay donna son manifeste, « la Défense et illustration de la langue... [Lire la suite]
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- C'était ores, c'était qu'à moi je devais... (6)
- Sire, celui qui est a formé toute essence (5)
- Ô beaux cheveux d'argent mignonnement retors (5)
Nuit de mars
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La harpe du sorcier chante des maléfices ;
Le corbeau les répète au hasard des vents froids.
L’épouvante grandit dans la forêt du roi
Aux arbres se dressant, tels des bois de justice.
Un grand canard d’argent s’immole en sacrifice
Afin de consacrer les Tables de la Loi ;
La salamandre allume un feu de bon aloi
Et rajoute à la sauce une poignée d’épices.
C’est une nuit de mars aux noirs envoûtements ;
Les paysans du coin s’enferment prudemment,
Attendant le retour de l’aube purpurine.
Allons, dit le sorcier, cessez de voir le mal
Dans ces actions qui n’ont rien que de très normal !
Ça me prend, quelquefois, de me mettre en cuisine.