Poème 'Je me trouve et me pers, je m’asseure et m’effroye' de Etienne JODELLE dans 'Les Amours'

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Je me trouve et me pers, je m’asseure et m’effroye

Etienne JODELLE
Recueil : "Les Amours"

Je me trouve et me pers, je m’asseure et m’effroye
En ma mort je revis je vois sans penser voir,
Car tu as d’éclairer et d’obscurcir pouvoir,
Mais tout orage noir de rouge eclair flamboye.

Mon front qui cache et monstre avec tristesse, joye,
Le silence parlant, l’ignorance au sçavoir,
Tesmoignent mon hautain et mon humble devoir,
Tel est tout coeur, qu’espoir et désespoir guerroye.

Fier en ma honte et plein de frisson chaleureux,
Blasmant, louant, fuyant, cherchant l’art amoureux,
Demi-brut, demi-dieu, je fuis devant ta face,

Quand d’un oeil favorable et rigoureux, je croy,
Au retour tu me vois, moy las ! qui ne suis moy :
Ô clair-voyant aveugle, ô Amour, flamme et glace !

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Commentaires

  1. Innombrables coeurs
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    Dans un monde d’argent, plus d’un vif coeur rougeoie,
    Ainsi qu’un beau fruit mûr, et chacun peut le voir ;
    Nul ne sait pour de bon quel en est le pouvoir,
    Quelle est la destinée de ce coeur qui flamboie ?

    Est-il fait pour la guerre, est-il fait pour la joie ?
    Devra-t-il cultiver un aride savoir ?
    Sera-t-il, pour longtemps, victime du devoir ?
    L’éventail du possible à ses yeux se déploie.

    Et s’il ne faisait rien, ce beau coeur chaleureux ?
    S’il échappait au doute, au tourment amoureux,
    S’il pouvait conserver l’indifférente face

    De celui qui du monde accepte toute loi ?
    C’est ainsi qu’il pourrait, gardant son quant-à-soi,
    Traverser sans dommage, ou la flamme, ou la glace.

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Etienne JODELLE

Portait de Etienne JODELLE

Étienne Jodelle, né en 1532 à Paris où il est mort en juillet 1573, est un poète et dramaturge français. Membre de la Pléiade, il s’efforça d’en appliquer les principes à l’art théâtral. Il fut le premier à utiliser l’alexandrin dans la tragédie. Il apparaît comme un précurseur de la tragédie à... [Lire la suite]

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