Poème 'Je me couche' de marisolle

Je me couche

marisolle

Je me couche.

Je vois la vague, insidieuse, fantastique, énorme,

tsunami sans nom.

Il approche doucement, en se glissant sans bruit, sans fureur,

mais je sais, sans le voir, qu’il est là,

créé par des hommes sans scrupule, avides de pouvoir et d’argent,

et je tremble, et j’ai peur !

Peur pour tous ces enfants qui un jour, prochain sans doute,

subiront de plein fouet cette horreur !

Un engloutissement de tout leur être, enchaînés et impuissants,

ils seront engloutis, esclaves sans avenir, sans espoir.

Et je tremble, et j’ai peur.

Des voix se lèvent, s’élèvent,

Mais que peuvent-elles ?

Il faudrait pour combattre, une armée,

non armée de fer, d’acier, ou de feu,

mais de joie, de liberté, de lucidité, et de combativité.

La vague a déjà commencé son travail de sape,

elle grignote peu à peu toutes les libertés,

nous imposant des lois, des règles

et nous engloutissant dans un immense filet

que l’on nomme internet,

dans lequel, joyeux, nous sautons en choeur

sans voir le danger, danger d’être connecté,

de ne plus avoir d’intimité, d’être à la merci

d’un malin, d’un méchant ou d’une machine.

On nous enferme dans un bonheur factice et

les laissés-pour-compte sont de plus en plus nombreux.

On nous fait croire à des fadaises, que penser

n’est plus de mise, que croire en un veau d’or

sans consistance est le bonheur absolu.

Mais le danger est là, et peu d’entre nous le perçoivent.

On nous veut paresseux, sans idéal, sans pensée libre,

ligotés à la télé, à la console, au smartphone.

Ils veulent faire de nous des robots, des esclaves.

Et lorsque nous sommes englués, empaquetés,

sans issue possible,

il ne reste plus qu’une seule sortie : la mort.

Certains ont déjà commencé,

par désespoir, parce qu’ils étaient déjà ligotés,

sans avenir et sans espérance.

Qui, je vous le demande, veut cette solution pour ses enfants ?

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