Je contemplois un jour le dormant de ce fleuve
Je contemplois un jour le dormant de ce fleuve
Qui traine lentement les ondes dans la mer,
Sans que les Aquilons le façent escumer
Ni bondir, ravageur, sur les bords qu’il abreuve.
Et contemplant le cours de ces maux que j’espreuve
Ce fleuve dis-je alors ne sçait que c’est d’aimer,
Si quelque flamme eust peu ses glaces allumer
Il trouveroit l’amour ainsi que je le treuve.
S’il le sentoit si bien, il auroit plus de flots,
L’Amour est de la peine et non point du repos,
Mais ceste peine en fin est du repos suyvie
Si son esprit constant la deffend du trespas,
Mais qui meurt en la peine il ne merite pas
Que le repos jamais luy redonne la vie.
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Jean de Sponde (Joanes Ezponda, en basque), né en 1557 à Mauléon (Pays Basque) et mort le 18 mars 1595 à Bordeaux, est un poète baroque français. Né dans une famille liée à la cour de Navarre, élevé dans un milieu protestant et austère, brillant élève, il reçoit de Jeanne d’Albret, mère de Henri IV, une bourse... [Lire la suite]
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Oui, comme l'eau, nous sommes de passage,
Et « demain » veut parfois dire « autre part ».
Mais nous crions aux sages du rivage :
« De nos adieux, n'ayez mauvaise part ».
Saint Hydronyme
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Le nom de Saint Laurent devint le nom d’un fleuve
Sur lequel nous voyons des bateliers ramer :
La baleine en soufflant peut le faire écumer,
Mais les braves marins jamais ne s’en émeuvent.
Un sonnet sur ce thème, écrit par Sainte-Beuve,
Dit qu’il aime ce fleuve et que l’on doit l’aimer ;
Et je vois en effet des regards s’allumer
Auprès de ce cours d’eau, ça m’en donne une preuve.
C’est la grâce de Dieu qui fait danser les flots,
Dont seront enivrés les braves matelots ;
Par autant de douceur est leur soif assouvie.
Le grand fleuve comprend la vie et le trépas,
Même s’il ne vit pas, même s’il ne meurt pas,
Mais il peut tout connaître au gré de ses envies.
Dauphin de gueules
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C’est un dauphin vaillant qui remonte les fleuves,
Il est rouge comme est le Ponant enflammé ;
En vers alexandrins il se peut exprimer,
Pour certains riverains, la chose n’est pas neuve.
Auprès d’un beau verger où les pétales pleuvent,
Il chante les refrains qu’il a toujours aimés ;
Cela rend attentifs ses amis emplumés
Qui les ont tous appris et toujours s’en émeuvent.
Par moments l’animal se cache dans les flots,
Son retour est guetté par plusieurs matelots ;
Il surgit brusquement, quand lui en prend l’envie.
(suite et fin)
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De camarades chers il a vu le trépas,
Qui sont partis au loin et ne reviendront pas ;
Il sait bien que cela fait partie d’une vie.