J’aime le verd laurier, dont l’hyver ny la glace
J’aime le verd laurier, dont l’hyver ny la glace
N’effacent la verdeur en tout victorieuse,
Monstrant l’eternité à jamais bien heureuse
Que le temps, ny la mort ne change ny efface.J’aime du hous aussi la toujours verte face,
Les poignans eguillons de sa fueille espineuse :
J’aime la lierre aussi, et sa branche amoureuse
Qui le chesne ou le mur estroitement embrasse.J’aime bien tous ces trois, qui toujours verds ressemblent
Aux pensers immorteles, qui dedans moy s’assemblent,
De toy que nuict et jour idolatre, j’adore :Mais ma playe, et poincture, et le Noeu qui me serre,
Est plus verte, et poignante, et plus estroit encore
Que n’est le verd laurier, ny le hous, ny le lierre.
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Etienne JODELLE
Étienne Jodelle, né en 1532 à Paris où il est mort en juillet 1573, est un poète et dramaturge français. Membre de la Pléiade, il s’efforça d’en appliquer les principes à l’art théâtral. Il fut le premier à utiliser l’alexandrin dans la tragédie. Il apparaît comme un précurseur de la tragédie à... [Lire la suite]
- Des trois sortes d'aimer la première...
- Comme un qui s'est perdu dans la forest...
- Des astres, des forêts, et d'Achéron...
- Je meure si jamais j'adore plus tes yeux
- Combien de fois mes vers ont-ils doré
- J'aime le verd laurier, dont l'hyver ny la...
- De quel soleil, Diane, empruntes-tu tes...
- A sa Muse
- Amour vomit sur moy sa fureur et sa rage
- Plutôt la mort me vienne dévorer
- Quand ton nom je veux faire aux effets...
- Myrrhe bruloit jadis d'une flamme enragée
- Ou soit que la clairté du soleil radieux
- Quel tourment, quelle ardeur, quelle...
- Je vivois mais je meurs, et mon cour...
- Je m'étoy retiré du peuple, et solitaire
- Par quel sort, par quel art, pourrois-je à...
- Vous, ô Dieux, qui à vous presque égalé...
- Ô Toy qui as et pour mere et pour pere
- En tous maux que peut faire un amoureux orage
- J'aime le verd laurier, dont l'hyver ny la... (10)
- A sa Muse (6)
- Des trois sortes d'aimer la première... (5)
- Dès que ce Dieu soubs qui la lourde masse (5)
- Des astres, des forêts, et d'Achéron... (5)
- Myrrhe bruloit jadis d'une flamme enragée (4)
- Je meure si jamais j'adore plus tes yeux (4)
- Je m'étoy retiré du peuple, et solitaire (3)
- Encor que toi, Diane, à Diane tu sois (3)
- De quel soleil, Diane, empruntes-tu tes... (3)
Dans l'azur
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Le pluvian boréal chante au pays de glace :
L'accompagne, le soir, la harpe du sorcier.
La grenouille polaire arpente le glacier
Ainsi que la banquise, où légère est sa trace.
Dès que ce batracien montre sa verte face,
Un arctique fantôme, enfourchant son coursier,
L'accompagne au troquet où ils vont apprécier
Un thé du Kamtchatka dans une grande tasse.
En ces terres du Nord, les instants se ressemblent ;
Dans les mêmes endroits, les mêmes gens s'assemblent,
Disant assidûment du mal des dirigeants.
Le mur de la taverne est vierge de verdure :
Elle ne saurait vivre à ces températures ;
Les ours dansent au loin, sous la lune d'argent.
Présence du lierre
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Le lierre familier qu’on taille quelquefois
S’agrandit à nouveau, car il aime s’étendre ;
Il est le compagnon des arbres de tout bois,
Et même avec la pierre, il arrive à s’entendre.
J’aime te contempler, lierre de bon aloi,
Caresser du regard tes jeunes feuilles tendres
Où je vois des oiseaux (bien plus bavards que moi)
Qui dénigrent le chat, comme on peut s’y attendre.
Ton voisin, c’est l’herbage épargné de la faux
Où les noires fourmis trouvent ce qu’il leur faut,
Elles dont les enfants ne vont pas à l’école.
L’arbre qui porte un lierre en est d’autant plus fort :
Mon grand-père, en disant cette sage parole,
Savait qu’aucun jardin ne lui donnerait tort.
Hederomulus et Remhederus
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Ils sont frères siamois, car leur tige est la même,
Un dieu leur a donné de jolis noms latins ;
Il boivent chaque jour la rosée du matin,
Un bel oiseau leur parle, un insecte les aime
Dans un été brûlant, dans un hiver extrême,
Ils vivent côte à côte, heureux de leur destin ;
Comme de bons buveurs en un noble festin,
Ils semblent accéder aux mystères suprêmes.
Lierres de nos jardins, soyez heureux chez nous
Pendant le mauvais temps et pendant le temps doux,
Sous l’aquilon sévère ou sous la fraîche brise.
Heureux de vous offrir le mur de ma maison,
Je vous vois prospérer dans toutes les saisons,
Ajoutant vos couleurs à cette pierre grise.
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