J’ai tant rêvé de toi
J’ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité.
Est-il encore temps d’atteindre ce corps vivant
et de baiser sur cette bouche la naissance
de la voix qui m’est chère ?
J’ai tant rêvé de toi que mes bras habitués en étreignant ton ombre
à se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas
au contour de ton corps, peut-être.
Et que, devant l’apparence réelle de ce qui me hante
et me gouverne depuis des jours et des années
je deviendrais une ombre sans doute,
Ô balances sentimentales.
J’ai tant rêvé de toi qu’il n’est plus temps sans doute que je m’éveille.
Je dors debout, le corps exposé à toutes les apparences de la vie
et de l’amour et toi, la seule qui compte aujourd’hui pour moi,
je pourrais moins toucher ton front et tes lèvres que les premières lèvres
et le premier front venu.
J’ai tant rêvé de toi, tant marché, parlé, couché avec ton fantôme
qu’il ne me reste plus peut-être, et pourtant,
qu’à être fantôme parmi les fantômes et plus ombre cent fois
que l’ombre qui se promène et se promènera allègrement
sur le cadran solaire de ta vie.
Poème préféré des membres
111112, angi, laperra, Loic, Feline, Oyuna, lepetitpommier, highhopes, archiluth44, forgetmenot, Dony52, FAB, JuCharline83, jadehrmc, shishatskaya, papillondelabrise, Emanon et Anne ont ajouté ce poème parmi leurs favoris.
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Robert DESNOS
Robert Desnos est un poète français, né le 4 juillet 1900 à Paris et mort du typhus le 8 juin 1945 au camp de concentration de Theresienstadt, en Tchécoslovaquie à peine libéré du joug de l’Allemagne nazie. Autodidacte et rêvant de poésie, Robert Desnos est introduit vers 1920 dans les milieux littéraires modernistes et... [Lire la suite]
Robert Desnos est un de mes poètes préférés.
Est ce que vous pouvez m'éclairer sur le poème s'il vous plait ? quand a-t-il été écrit, etc..
Voir la page Robert_Desnos dans Wikipédia,
paragraphe 1.3 "Les années d'Amour".
C'est sans doute ce poème qui a inspiré le jeune étudiant tchèque qui prétendît avoir trouve dans la poche de Desnos mourant son dernier poème, traduction maladroite du premier? Pure invention? Ou peut-être réécriture par Desnos ? Nul ne saura jamais sans doute...Longtemps présente comme le dernier poème apocryphe de Desnos, ce texte figurait dans l'Anthologie des poètes de la Résistance de Pierre Seghers, qui le supprima dans une édition ultérieure.
J'ai tellement rêvé de toi
J'ai tellement marche, tellement parle
Tellement aime ton ombre
Qu'il ne me reste plus rien de toi
Il me reste d'etre l'ombre parmi les ombres
D'etre cent fois plus ombre que l'ombre
D'etre l'ombre qui viendra et reviendra
Dans ta vie ensoleillée.
Depuis tant d'années je récitais ces vers comme un mantra, et voilà qu'elles trouvent leur sens
Qu'ils trouvent leur sens... (j'en suis troublée)
Longtemps j'étais ignorant,
Bien longtemps les théories et formules de gestion ont voilé en moi
L'amour des vers que bien de gens apprécient en Robert
Ô que j'ai divagué
Bonjour,
Ce superbe texte a été repris en chanson par Michel Corringe
J’ai tant rêvé de toi
(Robert Desnos / Michel Corringe)
J’ai tant rêvé de toi
Que tu perds ta réalité
Le contour de ton corps
Mes mains l’ont déjà oublié
À force d’étreindre
Et d’embrasser une ombre
J’ai tant rêvé de toi
Qu’il n’est plus temps que je m’éveille
De peur d’être déçu
Devant l’apparence réelle
De ce qui me hante
Depuis tant et tant de semaines
Refrain
J’ai rêvé tellement, tellement fort de toi
J’ai tellement marché, tellement parlé
J’ai tellement couché avec ton ombre
Qu’il ne me reste rien, plus rien de toi
J’ai tant rêvé de toi
Que tu perds ta réalité
Le contour de ton corps
Mes mains l’ont déjà oublié
À force d’étreindre
Et d’embrasser une ombre
poème écrit en l'honneur de la chanteuse Yvonne Georges dont Desnos était épris
J'ai tant rêvé de ce poème, qu'il me semble aussi mien,
au point de
me rendre à l'illusion que la frustration qu'il évoque existe bien.....
J'ai tant rêvé de ce poème,d'absence qu'il me semble bientôt mien,
au point de
me rendre à l'illusion que la frustration qu'il évoque existe bien.....
Ce poème me rappelle mon cher professeur quant il le lisais même les oiseaux avaient tendance d'écouter sa plus belle mélodie
Il est lui même devenu une ombre dans ce camps mortifère...mais qui parfois me hante.
À toi qui dans ce train m'a laissé ce poème sur un petit bout de papier, merci. J'oublierai jamais.