J’ai souffert, lutté
J’ai souffert, lutté ; — bien souvent,
Par un élan fourbe et secret,
Je faisais un pas en avant,
Croyant que je t’esquiverais !J’ai serré, j’ai broyé mon cœur,
Et, comme dit François Villon,
« Sué Dieu sait quelle sueur ! »
Mais au bout de ce temps si longJe suis sur le même chemin
Que j’avais cru fuir bravement,
Et sournoise, et plus fortement,
Je cherche tes yeux et ta main ;Je vois que j’ai tout employé,
La peur, la réprobation,
Le courage ferme ou ployé,
À détruire ma passion ;Et me voici, l’esprit têtu
Hélas ! et mieux fait pour souffrir !
— Le corps qui s’est trop débattu
N’a plus la force de mourir…
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