Jack l’Égareur
À DeniseDans les trémies du ciel
un archange nage, comme il sied, vers une usine.
Faux-monnayeurs que faites-vous de mes ongles ?
J’ai lu dans le journal un roman dont j’étais le héros
toujours à l’aise quand il fait pluie.
Mon cœur bat l’extinction des feux,
Mes yeux sont la nuit.
Je veille mes lendemains avec anxiété.
Au bout d’un an et deux jours…
alors il se fit une journée de pluie et les sept phares merveilleux
du monde…
Escadres souterraines ne vous approchez pas de mon tombeau :
Je suis employé à déclouer les vieux cercueils
pour répartir équitablement les ossements
entre les anciennes sépultures
et les neuves.
Quelle profession ? Profession de foi tu ne figures pas au Bottin.
Les photographes rougiraient si vous les regardiez en pleurant.
Je suis un mort de fraîche date.
Si vous rencontrez un corbillard déchaussez-vous,
Cela fera du bien au mort.
Il se lèvera,
il se sortira,
il chantera,
il chantera la chanson des quadrilles
et dans le futur on verra les nouveau-nés arriver au monde
escortés de squelettes.
Ce ne seront partout que grossesses de géantes,
Il sera de bon ton chez les élégantes
de faire monter en bague
les larmes solides des morts à l’occasion des naissances.
Amour haut parleur, sirène à corps d’oiseau,
je vous quitte.
Je vais goûter le silence cette belle algue où dorment les requins.
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Robert DESNOS
Robert Desnos est un poète français, né le 4 juillet 1900 à Paris et mort du typhus le 8 juin 1945 au camp de concentration de Theresienstadt, en Tchécoslovaquie à peine libéré du joug de l’Allemagne nazie. Autodidacte et rêvant de poésie, Robert Desnos est introduit vers 1920 dans les milieux littéraires modernistes et... [Lire la suite]
Sagesse de l’archange
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Cet archange du ciel est plus noble qu’un roi,
Il connaît du cosmos l’étrange architecture ;
Il sait que le ciel bleu n’est pas une toiture
Et que même un photon ne va pas toujours droit;
Pour chanter, il connaît des mots de bon aloi,
Bien faits pour célébrer l’auteur de la nature ;
Il porte avec grandeur son habit sans coutures,
Il incarne la lettre et l’esprit de la loi.
Il connaît l’inframonde et ses énormes fours,
Le maudit Adversaire et sa sinistre cour,
Quelques démons pensifs, et d’autres, désinvoltes.
Il écoute la voix du fils du charpentier
Qui de mille univers planifie le chantier ;
Il attend le pardon des anges en révolte.
Voir
https://paysdepoesie.wordpress.com/2019/10/07/sagesse-de-larchange/