J’entrais chez le marchand
J’entrais chez le marchand de meubles, et là, triste,
(Savez-vous la chanson du petit Ébéniste ?)
j’allais, lui choisissant une chose à ses goûts,
C’est vers toi que je vins, Canapé-Lit-Leroux.
J’observai le ressort, me disant que cet homme
Fit une chose utile, étant donné le somme.
J’appréciai le tout d’un mot technique et fin ;
Si bien que le marchand, ému, me tend sa main
Honnête, et dit : « Monsieur fabrique aussi sans doute ? »
Douce parole et qu’en mon coeur je grave toute.
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- Bref manuscrit | Pays de poésie
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Germain NOUVEAU
Germain Marie Bernard Nouveau, né le 31 juillet 1851 à Pourrières (Var) où il est mort le 4 avril 1920, est un poète français. Il est l’aîné des 4 enfants de Félicien Nouveau (1826-1884) et de Marie Silvy (1832-1858). Germain Nouveau perd sa mère alors qu’il n’a que sept ans. Il est élevé par son... [Lire la suite]
Si le barde au matin s'éveillait un peu triste,
Il irait visiter la maison d'un artiste.
Ensemble savourant d'un fort café le goût
(À défaut de café, la chicorée Leroux)
On pourrait observer ces deux paisibles hommes
Parler longtemps de rien (parler de tout, en somme)
Et remettre en question de leurs travaux la fin ;
Et le labeur pressant remettre au lendemain.
Si, sur cette méthode, on éprouvait un doute,
On n'aurait qu'à reprendre un café pour la route.
Cet artiste se dit qu’il eut été moins triste
si plutôt que poète il avait fait droguiste
et boudant l’ambroisie orienté son bon goût
vers le café Legal, la chicorée Leroux
la Verveine Casino. Dans la cité des hommes
il se fut affirmé, eut trouvé somme et somme
près d’une épouse et de sa dot. Quel beau destin
ça eut été de prendre un enfant par la main
pour heureux l’emmener jusqu’à demain sans doute
ou Disneyland du moins... ’fin bref, toute autre route...