J’avais longtemps erré par les sombres déserts
J’avais longtemps erré par les sombres déserts,
Triste, morne et pensif, privé de la lumière,
Mon seul séjour était une noire fondrière,
Pleine de songes vains, de fantômes divers.Mais sitôt que l’Amour, prince de l’Univers,
Eut chassé l’ombre épais de ma tendre paupière,
Et qu’il fit sous les lois mon âme prisonnière,
Soudain j’abandonnai ces rocs de nuit couverts.Je sentis à l’instant mon coeur, mon sens, mon âme,
Pleins de divins pensers, de désirs et de flammes,
Sitôt qu’il m’eut fait voir mon Soleil donne-jour.Ce n’était pas Phébus à la tresse dorée,
Mais celui que ma dame, en sa face adorée,
Porte dessus son front, des beautés le séjour.
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Isaac HABERT
Isaac Habert, né à Paris vers 1560 et mort vers 1625, est un poète baroque français.
Issu d’une famille d’écrivains, il écrit sur des thèmes scientifiques, religieux et amoureux.
Il fut valet de chambre et secrétaire du roi Henri III. Dans sa jeunesse, il avait été au service de Guy de Saint-Gelais, seigneur... [Lire la suite]
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Ouroboros de sable
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L’ouroboros de sable est au sombre désert ;
S’il ne trouve rien d’autre, il mange la lumière,
Puis il s’en va dormir dans une fondrière,
Rêvant qu’il boit du vin et des alcools divers.
Il n’a jamais été prince de l’Univers,
Mais peut le devenir s’il ferme ses paupières ;
Rien ne peut retenir son âme prisonnière
Ni asservir son corps, d’écailles recouvert.
Au fil du temps qui passe, il cultive son âme,
Pleine de rêveries, de désirs et de flammes,
Il écrit des sonnets, la nuit comme le jour.
Il ne sait invoquer la déesse dorée
Qui par ses grands-parents jadis fut adorée ;
Mais il passe sans elle, un paisible séjour.
L’ouroboros de Piaf-Tonnerre
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Piaf-Tonnerre, au moment de franchir le désert,
Choisit pour compagnon le chercheur de lumière,
Celui qui sait franchir les froides fondrières,
L’ouroboros, connu pour ses talents divers.
Il en existe peu dans ce vaste univers,
Car ils ont disparu depuis l’Âge de Pierre ;
Ils n’ont pas su garder leur âme prisonnière
Dans un corps asservi à ce monde pervers.
Les mots que Piaf-Tonnerre écrit de son calame
Ont paru convaincants à cet être de flammes
Qui le suit comme un chien, la nuit comme le jour.
Le serpent, regrettant la vestale dorée
Qui au premier jardin par lui fut adorée,
S’accoutume pourtant à cet autre séjour.