Il faisait presque nuit…
Il faisait presque nuit. La chambre était obscure.
Nous étions dans ce calme alangui qui procure
La fatigue, et j’étais assis à ses genoux.
Ses yeux cernés, mais plus caressants et plus doux,
Se souvenaient encor de l’extase finie,
Et ce regard voilé, long comme une agonie,
Me faisait palpiter le cœur à le briser.
Le logis était plein d’une odeur de baiser.
Ses magnétiques yeux me tenaient sous leurs charmes ;
Et je lui pris les mains et les couvris de larmes.
Moi qui savais déjà aimer jusqu’à la mort,
Je vis que je l’aimais bien mieux et bien plus fort
Et que ma passion s’était encore accrue.Et j’écoutais rouler les fiacres dans la rue.
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Commentaires
Rédiger un commentaire
François COPPÉE
François Édouard Joachim Coppée, né le 26 janvier 1842 à Paris où il est mort le 23 mai 1908, est un poète, dramaturge et romancier français. Coppée fut le poète populaire et sentimental de Paris et de ses faubourgs, des tableaux de rue intimistes du monde des humbles. Poète du souvenir d’une première rencontre... [Lire la suite]
- Récits épiques - La Réponse de la Terre
- Sept ballades de bonne foi - Ballade du...
- À Brizeux
- Chant de Guerre Ciracassien
- Récits épiques - Blasphème et Prière
- Au fond je suis resté naïf, et mon...
- Récits épiques - Mort du général...
- Jeunes filles - Souvenir du Danemark
- Sept ballades de bonne foi - Ballade du...
- Récits épiques - L'Hirondelle du Bouddha
"Le logis était plein d'une odeur de baiser" : un vers des plus émouvants - ça fait rêver non ?
"Le logis était plein d'une odeur de baisers",
avec une S à "baiser",
eût encor plus fait rêver,
malheureusement ça ne rimait pas avec "briser"
selon les règles classiques,
aussi le poète
contraint et contristé
avait-il dû se limiter...
Cela dit c'est "Et j’écoutais rouler les fiacres dans la rue." mon vers préféré du poème.