Hymne au Soleil
À André Borel.
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Pauvre bougre !
Jules JANINLà dans ce sentier creux, promenoir solitaire
De mon clandestin mal,
Je viens tout souffreteux, et je me couche à terre
Comme un brute animal.
Je viens couver ma faim, la tête sur la pierre,
Appeler le sommeil,
Pour étancher un peu ma brûlante paupière ;
Je viens user mon écot de soleil !Là-bas dans la cité, l’avarice sordide
Des chefs sur tout champart :
Au mouton-peuple on vend le soleil et le vide ;
J’ai payé, j’ai ma part !Mais sur tous, tous égaux devant toi, soleil juste,
Tu verses tes rayons,
Qui ne sont pas plus doux au front d’un sire auguste,
Qu’au sale front d’une gueuse en haillons.
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Petrus BOREL
Joseph-Pétrus Borel d’Hauterive, dit Pétrus Borel ou encore « le lycanthrope », né à Lyon, au 24, rue des Quatre Chapeaux, le 29 juin 1809 et mort à Mostaganem (Algérie) le 17 juillet 1859, est un poète, traducteur et écrivain français.
Pétrus Borel est le frère d’André Borel d’Hauterive, auteur d’un... [Lire la suite]
Le soleil réconforte un coeur que les souffrances
Avaient fait basculer dans la désespérance.
Folie de Diogène
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Diogène est solitaire
Et n’y voit aucun mal ;
Il s’allonge par terre
Ainsi qu’un animal,
Son oreiller de pierre
Lui donne un bon sommeil,
Au fond de ses paupières
Est un autre soleil.
La ville est bien sordide
Malgré son beau rempart ;
Mais Diogène est splendide,
Du monde il a sa part.
Le philosophe juste
A du miel en rayons ;
Le citoyen auguste
Est fier de ses haillons.
Voir
https://paysdepoesie.wordpress.com/2014/11/29/folie-de-diogene/