Helas ! combien de jours, helas ! combien de nuicts
Helas ! combien de jours, helas ! combien de nuicts
J’ay vescu loing du lieu, où mon cueur fait demeure !
C’est le vingtiesme jour que sans jour je demeure,
Mais en vingt jours j’ay eu tout un siecle d’ennuis.Je n’en veux mal qu’à moy, malheureux que je suis,
Si je souspire en vain, si maintenant j’en pleure ;
C’est que, mal advisé, je laissay, en mal’heure,
Celle la que laisser nulle part je ne puis.J’ay honte que desja ma peau decoulouree
Se voit par mes ennuis de rides labouree :
J’ay honte que desja les douleurs inhumainesMe blanchissent le poil sans le congé du temps.
Encor moindre je suis au compte de mes ans,
Et desja je suis vieux au compte de mes peines.
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Etienne de LA BOETIE
Étienne de La Boétie, né à Sarlat le 1er novembre 1530 et mort à Germignan, dans la commune du Taillan-Médoc, près de Bordeaux le 18 août 1563, était un écrivain français. Fils d’un lieutenant particulier du sénéchal du Périgord, et d’une famille de magistrats, Étienne de la Boétie grandit dans un milieu éclairé.... [Lire la suite]
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- Je tremblois devant elle, et attendois,... (3)
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Fantaisie d’un architecte
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Il dessine le jour, il dessine la nuit,
Il nous donne les plans d’une étrange demeure;
L’idée qui l’envahit, je crois que c’est un leurre,
Ses malheureux clients n’auront que des ennuis.
Puis c’est sa promenade, et sa muse le suit,
Portant dans un panier des tartines de beurre;
Car ils prendront le thé ensemble à dix-sept heures,
Emplissant la bouilloire avec l’eau prise au puits.
La maison qu’il invente est fort peu décorée,
Pas de masques sculptés ni de grilles dorées
Comme on en voit parfois aux demeures urbaines.
S’il pouvait recruter un maçon complaisant,
Le résultat serait peut-être suffisant
Pour que j’aille habiter sa bâtisse incertaine.
Grenouille nocturne
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Je ne sors que pendant la nuit
De ma souterraine demeure ;
J’aime les ciels bleus quand ils meurent,
La clarté solaire me nuit.
Je chemine, et nul ne me suit,
Les étoiles me disent l’heure ;
Dans l’onde la sirène pleure
Car son bel ondin s’est enfui.
Ma nourriture préférée,
C’est la libellule dorée
Qui sous la lune se promène.
Chasser dans l’ombre, c’est plaisant,
C’est facile et c’est apaisant ;
Mais toute chasse est incertaine.