Poème 'Gueux de Paris' de Jean RICHEPIN dans 'La chanson des gueux'

Gueux de Paris

Jean RICHEPIN
Recueil : "La chanson des gueux"

Ballade Ponchon

Vous pouvez être un grand savant,
Aussi grand qu’on se l’imagine,
Avoir noirci fort et souvent
Votre papier de plombagine,
Mettre votre esprit en gésine,
Pour vous bourrer le cabochon,
Vous ne serez qu’une aubergine
Si vous n’avez pas vu Ponchon.

Allez où vous pousse le vent,
En France, en Amérique, en Chine,
Allez du Ponant au levant,
Du nord au sud, ployant l’échine ;
Voyez le salon, la cuisine ;
Vous ne serez qu’un cornichon,
Cornichon comme à l’origine,
Si vous n’avez pas vu Ponchon.

De Ponchon je suis le fervent,
Ponchon est grand comme une usine.
Ponchon est le seul vrai vivant.
Et j’attraperais une angine,
Criant comme une merlusine,
Pour que, du palais au bouchon,
Chacun pût dire à sa voisine:
Si tu n’avais pas vu Ponchon !!!

ENVOI

Prince, homme ou femme, ou androgyne,
Vous ne valez pas un torchon
Et n’aurez jamais bonne mine
Si vous n’avez pas vu Ponchon.

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Commentaires

  1. Sapience d'aragne
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    Aragne est animal savant,
    Qui, dans sa cervelle, imagine
    (Tout en tissant sa toile au vent)
    Cinq cents recettes d'aubergines.

    Voilà qui est d'un bon vivant,
    Ce bel amour de la cuisine ;
    L'aragne du Soleil Levant
    Boit avec l'aragne de Chine.

    Animal aux esprits fervents,
    Tu n'iras jamais à l'usine ;
    Mais tu voyageras souvent
    Dans les airs, avec Mélusine.

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