Gordes, j’ai en horreur un vieillard vicieux
Gordes, j’ai en horreur un vieillard vicieux
Qui l’aveugle appétit de la jeunesse imite,
Et jà froid par les ans de soi-même s’incite
A vivre délicat en repos otieux.Mais je ne crains rien tant qu’un jeune ambitieux
Qui pour se faire grand contrefait de l’hermite,
Et voilant sa traïson d’un masque d’hypocrite,
Couve sous beau semblant un coeur malicieux.Il n’est rien (ce dit-on en proverbe vulgaire)
Si sale qu’un vieux bouc, ni si prompt à mal faire
Comme est un jeune loup : et, pour le dire mieux,Quand bien au naturel de tous deux je regarde,
Comme un fangeux pourceau l’un déplait à mes yeux,
Comme d’un fin renard de l’autre je me garde.
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Joachim DU BELLAY
Joachim du Bellay est un poète français né vers 1522 à Liré en Anjou, et mort le 1er janvier 1560 à Paris. Sa rencontre avec Pierre de Ronsard fut à l’origine de la formation de la « Pléiade », groupe de poètes auquel Du Bellay donna son manifeste, « la Défense et illustration de la langue... [Lire la suite]
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- Ces cheveux d’or sont les liens Madame
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- D'un vanneur de blé aux vents
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- Seigneur, je ne saurais regarder d'un bon...
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- Je ne découvre ici les mystères sacrés
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- C'est ores, mon Vineus, mon cher Vineus,...
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- C'était ores, c'était qu'à moi je devais... (6)
- Sire, celui qui est a formé toute essence (5)
- Ô beaux cheveux d'argent mignonnement retors (5)
Vieil ambidinosaure
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Cet ambidinosaure, il est déjà très vieux,
Il se souvient toujours de la pierre maudite ;
Par de patients chercheurs son histoire est écrite,
S’il en lit une page, il se sent un peu mieux.
Il est dissimulé, je ne sais en quel lieu,
Goûtant la solitude, heureux d’être un ermite,
Quelques grands érudits le prennent pour un mythe,
Estimant que son âme a dû monter aux cieux.
Il ne fait plus de fête à son anniversaire,
Mais ses robustes dents jamais ne se cassèrent ;
Il se lève la nuit pour rendre grâce à Dieu.
S’occupant seulement de ce qui le regarde,
Il tient toujours son cap sur le juste milieu ;
Un très ancien jardin a fleuri sous sa garde.
Au goulot
Elle boit au goulot un fameux Whisky vieux,
La blonde qui au bar, se dit être maudite
Parce que son mari, sous une forme écrite,
Lui a dit qu’il partait, il aurait trouvé mieux.
C’est la première fois, qu’elle vient en ce lieu,
Son regard pénétrant et son corps d’Aphrodite,
Fascine les clients, dont un quasi-ermite,
Un croyant vivant seul qui ne parle qu’aux cieux.
Le patron du troquet, pour son anniversaire,
Offre plusieurs tournées, une intension sincère,
Tous sortent chancelants, hormis l’homme de Dieu.
Ce dernier prend chez lui la femme ivre et hagarde
Que tentait d’emmener un homme du milieu,
Ce qu’ils font à présent, eux-seuls cela regarde.
Canard gris
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Je suis un canard,je suis vieux,
Je suis seul et je périclite ;
Tout à l’oisiveté m’incite,
Car c’est ce qui me va le mieux.
Aucune richesse en ce lieu
C’est le refuge d’un ermite ;
Assez rares sont les visites,
J’ai des amis sous d’autres cieux.
Cet ermitage est moins austère
Que ne le sont les monastères ;
On y vit avec ou sans Dieu.
Dans mes rêves chantonne un barde
Issu d’un modeste milieu ;
Il apprivoise la Camarde.