France, jadis on te soulait nommer
France, jadis on te soulait* nommer,
En tous pays, le trésor de noblesse,
Car un chacun pouvait en toi trouver
Bonté, honneur, loyauté, gentillesse,
Clergie, sens, courtoisie, prouesse.
Tous étrangers aimaient te suivre.
Et maintenant vois, dont j’ai déplaisance,
Qu’il te convient maint grief mal soustenir,
Très chrétien, franc royaume de France.Sais-tu d’où vient ton mal, à vrai parler ?
Connais-tu point pourquoi es en tristesse ?
Conter le veux, pour vers toi m’acquitter,
Ecoute-moi et tu feras sagesse.
Ton grand orgueil, glotonnie, paresse,
Convoitise, sans justice tenir,
Et luxure, dont as eu abondance,
Ont pourchacié vers Dieu de te punir,
Très chrétien, franc royaume de France.Ne te veuilles pourtant désespérer,
Car Dieu est plein de merci, à largesse.
Va-t’en vers lui sa grâce demander,
Car il t’a fait, déjà piéça, promesse
(Mais que fasses ton avocat Humblesse)
Que très joyeux sera de te guérir;
Entièrement mets en lui ta fiance,
Pour toi et tous, voulut en croix mourir,
Très chrétien, franc royaume de France…Et je, Charles, duc d’Orléans, rimer
Voulus ces vers au temps de ma jeunesse ;
Devant chacun les veux bien avouer,
Car prisonnier les fis, je le confesse ;
Priant à Dieu, qu’avant qu’aie vieillesse,
Le temps de paix partout puisse avenir,
Comme de coeur j’en ai la désirance,
Et que voie tous tes maux brief finir,
Très chrétien, franc royaume de France !(*) avait l’habitude
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Charles d'ORLEANS
Charles d’Orléans, né à Paris le 24 novembre 1394 et mort à Amboise le 5 janvier 1465, duc d’Orléans, est un prince français, connu surtout pour son œuvre poétique réalisée lors de sa longue captivité anglaise. Il est le fils de Louis Ier, duc d’Orléans, frère du roi de France Charles VI, et de Valentine Visconti... [Lire la suite]
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- Mon cuer, estouppe tes oreilles (2)
- Je fu en fleur ou temps passé d'enfance (2)
Planète Elatandra
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Sur cet astre on n’ose nommer
D’aucun nom les amours nouvelles ;
Les sentiments que l’on révèle,
On craint de les voir consumés.
Aimer, c’est être désarmé,
Surtout si l’on reste fidèle ;
Abélard en est le modèle,
Qui fut en moine transformé.
En ce Pays de Poésie,
Nous cultivons nos fantaisies
Pour délirer seuls, ou par deux.
L’amour dont nous avons mémoire
Ne provient pas d’un vieux grimoire,
Mais de notre sort hasardeux.