Fleur d’Art
Oui – Quel art jaloux dans Ta fine histoire !
Quels bibelots chers ! – Un bout de sonnet,
Un coeur gravé dans ta manière noire,
Des traits de canif à coups de stylet. –Tout fier mon coeur porte à la boutonnière
Que tu lui taillas, un petit bouquet
D’immortelle rouge – Encor ta manière –
C’est du sang en fleur. Souvenir coquet.Allons, pas de pleurs à notre mémoire !
– C’est la mâle-mort de l’amour ici –
Foin du myosotis, vieux sachet d’armoire !Double femme, va !… Qu’un âne te braie !
Si tu n’étais fausse, eh serais-tu vraie ?…
L’amour est un duel : – Bien touché ! Merci.
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Tristan CORBIERE
Édouard-Joachim Corbière, dit Tristan Corbière, né le 18 juillet 1845 au manoir de Coat-Congar à Morlaix (Finistère) et mort le 1er mars 1875 à Morlaix, est un poète français. Il est né de l’union d’Édouard Corbière et d’Angélique Aspasie Puyo que 33 ans séparent : à sa naissance, son père est âgé de... [Lire la suite]
Repreneurs de poèmes
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Quelques vers pour dire une belle histoire,
Et le plus souvent, ça forme un sonnet.
Une idée limpide, un peu d’encre noire,
Deux ou trois oiseaux dansant un ballet ;
Un trait d’espérance, un jeu de mémoire,
Quelques fleurs formant un joli bouquet ;
Ni d’argent, ni d’or (on n’est pas coquet),
De vieux ornements trouvés dans l’armoire.
L’étoile en papier à la boutonnière,
Papier recyclé, on est vert, ici ;
Un gentil poème à notre manière,
Sur le tableau noir, une oeuvre à la craie,
Bien imaginaire, et ça la rend vraie :
Aux inspirateurs, nous disons merci.
Fleur des loups d’azur
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Fleur de gueules, par ta présence,
Tu rassures ces deux loups bleus :
Car ils furent tes amoureux,
De Mai cet amour prit naissance.
Comment vivront-ils ton absence,
Et qui donc fleurira pour eux ?
Ils resteront seuls, tous les deux,
Ayant de toi la souvenance.
Ni la pensée, ni le souci
Ne viendront consoler ici
Ces pauvres âmes oppressées ;
Des loups, cet amoureux savoir
N’a pas fait que les décevoir :
Jamais ils ne t’ont délaissée.
Canard poétique
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J’aime ce canard, il sait des histoires,
Parfois gratinées, je le reconnais ;
Je m’en suis servi pour quelques sonnets,
Ou pour d’autres vers, la chose est notoire.
Ayant pauvre sens et pauvre mémoire,
Mon art poétique est fort imparfait ;
Les mots du canard me sont un bienfait,
Et ses manuscrits dans ma grande armoire.
Nous buvons ensemble en notre tanière,
Ma muse s’amuse et la sienne aussi ;
Nous les entraînons sous notre bannière.
Des livres anciens posés sur la table,
Les auteurs nous sont amis véritables ;
Il serait trop long d’en parler ici.
Bannière familière
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Voici notre emblème imprégné de gloire,
Dans cette contrée, chacun le connaît ;
Au temps où Roland de son cor sonnait,
Nous portions déjà ce pennon notoire.
Or, le voici donc objet de mémoire,
Quand nous en parlons, c’est à l’imparfait ;
La Grande Paix règne, et c’est un bienfait,
Mais n’oublions pas nos leçons d’Histoire.
Faisons-en des vers à notre manière,
Les jongleurs d’antan chantèrent ainsi ;
Dédicaçons-les à nos tavernières.
Dans l’âtre, du feu ; du vin sur la table,
Dans notre avenir, rien de redoutable ;
Muse du foyer, viens t’asseoir ici...