Five O’clock
Comme Liszt se dit triste au piano voisin !
………………………………………Le givre a ciselé de fins vases fantasques,
Bijoux d’orfèvrerie, orgueils de Cellini,
Aux vitres du boudoir dont l’embrouillamini
Désespère nos yeux de ses folles bourrasques.Comme Haydn est triste au piano voisin !
………………………………………Ne sors pas ! Voudrais-tu défier les bourrasques,
Battre les trottoirs froids par l’embrouillamini
D’hiver ? Reste. J’aurai tes ors de Cellini,
Tes chers doigts constellés de leurs bagues fantasques.Comme Mozart est triste au piano voisin !
………………………………………Le Five o’clock expire en mol ut crescendo.
- Ah ! qu’as-tu ? tes chers cils s’amalgament de perles.
- C’est que je vois mourir le jeune espoir des merles
Sur l’immobilité glaciale des jets d’eau.…………..sol, la, si, do.
- Gretchen, verse le thé aux tasses de Yeddo
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Émile NELLIGAN
Émile Nelligan (24 décembre 1879 à Montréal – 18 novembre 1941 à Montréal) est un poète canadien (québécois). Disciple du symbolisme, il a été profondément influencé par Octave Crémazie, Louis Fréchette, Charles Baudelaire, Paul Verlaine, Arthur Rimbaud, Georges Rodenbach, Maurice Rollinat et Edgar Allan Poe. Parmi les... [Lire la suite]
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