Poème 'Évadné' de René CHAR dans 'Fureur et mystère'

Évadné

René CHAR
Recueil : "Fureur et mystère"

L’été et notre vie étions d’un seul tenant
La campagne mangeait la couleur de ta jupe odorante
Avidité et contrainte s’étaient réconciliées
Le château de Maubec s’enfonçait dans l’argile
Bientôt s’effondrerait le roulis de sa lyre
La violence des plantes nous faisait vaciller
Un corbeau rameur sombre déviant de l’escadre
Sur le muet silex de midi écartelé
Accompagnait notre entente aux mouvements tendres
La faucille partout devait se reposer
Notre rareté commençait un règne
(Le vent insomnieux qui nous ride la paupière
En tournant chaque nuit la page consentie
Veut que chaque part de toi que je retienne
Soit étendue à un pays d’âge affamé et de larmier géant)

C’était au début d’adorables années
La terre nous aimait un peu je me souviens.

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Commentaires

  1. Svp corriger le poème : Soit étendue à un pays... ( vers antépénultième)

  2. C'est corrigé. Merci !

  3. Admirable poème!

  4. Quel merveilleux sommeil, aux rêves miroitants...

    Du début de l'été à la fin, solitaire,
    Je n'étais amoureux que de toute la Terre,
    Des horizons lointains et puis de l'air du temps.

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