Étendards – 2e canonnier conducteur
Me voici libre et fier parmi mes compagnons
Le réveil a sonné et dans le petit jour je salue
La fameuse Nancéenne que je n’ai pas connueAS-TU CONNU LA PUTAIN DE NANCY
QUI A FOUTU LA VXXXXX À TOUTE L’ARTILLERIE
L’ARTILLERIE ne s’est pas aperçu
qu’elle avait mal au …Les 3 servants bras dessus bras dessous se sont endormis sur l’avant-train
Et conducteur par mont par val sur le porteur
Au pas au trop ou au galop je conduis le canon
Le bras de l’officier est mon étoile polaire
Il pleut mon manteau est trempé et je m’essuie parfois la figure
Avec la serviette-torchon qui est dans la sacoche du sous-verge
Voici des fantassins aux pas pesants aux pieds boueux
La pluie les pique de ses aiguilles le sac les suitSACRÉ NOM DE DIEU QUELLE ALLURE
NOM DE DIEU QUELLE ALLURE
CEPENDANT QUE LA NUIT DESCENDSALUT MONDE DONT JE SUIS LA LANGUE ÉLOQUENTE QUE SA BOUCHE O PARIS
TIRE ET TIRERA TOUJOURS AUX ALLEMANDSFantassins
Marchantes mottes de terre
Vous êtes la puissance
Du sol qui vous a faits
Et c’est le sol qui va
Lorsque vous avancez
Un officier passe au galop
Comme un ange bleu dans la pluie grise
Un blessé chemine en fumant une pipe
Le lièvre détale et voici un ruisseau que j’aime
Et cette jeune femme nous salue charretiers
La Victoire se tient après nos jugulaires
Et calcule pour nos canons les mesures angulaires
Nos salves nos rafales sont ses cris de joie
Ses fleurs sont nos obus aux gerbes merveilleuses
Sa pensée se recueille aux tranchées glorieusesJ’ENTENDS CHANTER L’OISEAU
LE BEL OISEAU RAPACE
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Guillaume APOLLINAIRE
Guillaume Apollinaire, de son vrai nom Wilhelm Albert Włodzimierz Apolinary de Wąż-Kostrowicki, est un écrivain français (né polonais, sujet de l’Empire russe), né le 26 août 1880 à Rome et mort le 9 novembre 1918 à Paris. C’est l’un des plus grands poètes français du début du XXe siècle, auteur notamment... [Lire la suite]
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Il manque une partie des étendards à savoir : SOUVENIR DE PARIS AVANT LA GUERRE ILS SERONT BIEN PLUS DOUX APRES LA VICTOIRE. (sachant que celui-ci est en forme de cathédrale (Notre-dame de Paris))
Chevalier obscu
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Je suis dans ma maison de sable
Et cette rue n’a pas de nom ;
Sur le toit flotte un vieux pennon,
C’est un symbole inconnaissable.
Dans le jardin rouille un canon
Chargé de boulets inclassables ;
La porte n’est pas incassable
Car cela se saurait, sinon.
Pour graver mon panégyrique,
J’ai des alchimistes secrets
Qui m’enterreront sans regrets ;
Pardon, ceci n’est point lyrique,
Ce sont les mots d’un mercenaire,
Bien peu dignes d’Apollinaire.
Grand combattant
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Chevalier au blason de sable
D’un château qui n’a pas de nom
De sinople est son grand pennon
Et son armure est incassable
On dit que sa femme est canon
C’est une ondine insaisissable
Ses ennemis sont haïssables
Qu’il pourchasse au son du clairon
Je n’en fais nul panégyrique
Je ne vous dis pas ses secrets
C’est tout juste un sonnet lyrique
Pour ce batailleur sans regrets
Cet implacable mercenaire
Qui le soir lit Apollinaire.