Épitaphe
(écrit après la Saint-Barthélemy)
Pauvres Cors où logeoyent ces esprits turbulans,
Naguieres la terreur des Princes de la terre,
Mesmes contre le ciel osans faire la guerre,
Deloiaux, obstinez, pervers et violans :Aujourdhuy le repas des animaux volans
Et rampans charogniers, et de ces vers qu’enserre
La puante voirie, et du peuple qui erre
Sous les fleuves profonds en la mer se coulans :Pauvres Cors, reposez, si vos malheureux os,
Nerfs et veines et chair, sont dignes de repos,
Qui ne purent soufrir le repos en la France.Esprits dans les carfours toutes les nuits criez :
O Mortels avertis et voiez et croiez,
Que le forfait retarde et ne fuit la vengeance.
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Commentaires
Rédiger un commentaire
Jean-Antoine de BAÏF
Jean-Antoine de Baïf, né à Venise le 19 février 1532, de mère inconnue, et mort à Paris le 19 septembre 1589, est un poète français. Fils de Lazare de Baïf, Jean-Antoine de Baïf, ami de Pierre de Ronsard et membre de la Pléiade, se distingue comme le principal artisan de l’introduction, en France, d’une... [Lire la suite]
- Or voy-je bien qu'il faut vivre en servage
- Quand le pilot voit le nord luire ès cieux
- Vien ça, vien friandelette
- Quiconque fit d'Amour la pourtraiture
- Helas, si tu me vois constant en inconstance
- Durant l'esté, par le vergier grillé
- Ha, que tu m'es cruelle
- Psaume VI
- Ô Toy par qui jour et nuit je soupir
- Psaume V
- Mets-moi dessus la mer d'où le soleil se... (5)
- Quiconque fit d'Amour la pourtraiture (3)
- De Rose (3)
- Ces yeux ces yeux, doux larrons de mon ame (3)
- Un jour, quand de lyver l'ennuieuse froidure (2)
- Quand le pilot voit le nord luire ès cieux (2)
- Du Printemps (2)
- Depuis qu'Amour ma poitrine recuit (2)
- A Meline (2)
- Quand je te vis entre un millier de Dames (1)
Vaillante nef de sable
----------------------
L’Océan Pacifique a des flots turbulents,
Et quand on le parcourt, on est loin de la terre ;
Ces parages lointains ont vécu plusieurs guerres,
Mais sur la nef de sable, on est fort indolent.
On y mange du crabe et du poisson volant,
Et chacun boit du rhum, comme un vaillant corsaire;
Nul ne sait où s’en va ce navire qui erre
Sur les courants profonds en la mer circulant :
Aucun souci du but, les marins sont dispos,
Ou par temps de labeur, ou par temps de repos,
Je les entend chanter quelques chansons de France.
Leur talent poétique est aussi déployé,
Et, tout au long du jour, il est bien employé,
Rhapsode et matelot sont une fine engeance.