Épitaphe
Quand je serai mort mes amis, couchez-moi sous Joal-l’Ombreuse
Sur la colline au bord du Mamanguerly, près de l’oreille du sanctuaire des serpents
Mais entre le Lion couchez-moi et l’aïeule Téning-Ndyaré.
Quand je serai mort mes amis, couchez-moi sous Joal-la-Portugaise. des pierres du Fort vous ferez ma tombe, et les canons garderont le silence
Deux Lauriers roses -blanc et rose embaumeront la Signare.Quand j’aurai perdu les narines et soif de tendresse vivante, telle une boisson de prédilection
Versez mes amis sur ma tombe, le lait de vos prières le vin de vos chants frais. là-haut chanteront les alizés sur les ailes des palmes.
Ah! ce chant qu’il bruisse toujours le chant marin la nuit,
soyeux sur les ailes des palmes
La rumeur doucement dans ma poitrine qui me tient éveillé, je dors et ne dors pas
Et je bois le lait le vin de la nuit qui ruisselle sur les palmes.
Et Marône la Poétesse ira rythmant
« Ci-gît Senghor, fils de Dyogoye-le-lion et de Ngilane-la-Douce. Si fort il aima le pays sévère -les paysans, les pasteurs, les pêcheurs
Les athlètes plus beaux que filaos et les voix contraltos des vierges
- Qu’à la fin son coeur se rompit. »
Quand je serai mort ma Signare, couche moi sous Joal-l’Ombreuse
A l’ombre des Ancêtres
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Léopold Sédar SENGHOR
Léopold Sédar Senghor (Joal, Sénégal, 9 octobre 1906 – Verson, France, 20 décembre 2001) était un poète, écrivain et homme politique sénégalais. Symbole de la coopération française en Afrique pour les uns ou du néo-colonialisme français pour les autres. Il a été le premier président du Sénégal (1960-1980). Senghor fut... [Lire la suite]
Commentaires
Aucun commentaire
Rédiger un commentaire