Épiphanie
Donc, Balthazar, Melchior et Gaspar, les Rois Mages,
Chargés de nefs d’argent, de vermeil et d’émaux
Et suivis d’un très long cortège de chameaux,
S’avancent, tels qu’ils sont dans les vieilles images.De l’Orient lointain, ils portent leurs hommages
Aux pieds du fils de Dieu, né pour guérir les maux
Que souffrent ici-bas l’homme et les animaux ;
Un page noir soutient leurs robes à ramages.Sur le seuil de l’étable où veille saint Joseph,
Ils ôtent humblement la couronne du chef
Pour saluer l’Enfant qui rit et les admire.C’est ainsi qu’autrefois, sous Augustus Caesar,
Sont venus, présentant l’or, l’encens et la myrrhe,
Les Rois Mages Gaspar, Melchior et Balthazar.
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José-Maria de HEREDIA
José-Maria de Heredia (né José María de Heredia Girard 1842-1905) est un homme de lettres d’origine cubaine, naturalisé français en 1893. En tant que poète, c’est un des maîtres du mouvement parnassien, véritable joaillier du vers. Son œuvre poétique est constituée d’un unique recueil, « Les... [Lire la suite]
Oiseaux-Mages
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J’ai vu, dans le ciel gris, quatre grands oiseaux-mages :
L’oiseau Denis, porteur de métaux et d’émaux,
L’oiseau Frajou, chargé d’un verdoyant rameau
Que l’on m’avait montré sur de saintes images ;
Le sonore oiseau Clair, auquel je rends hommage,
Le bel oiseau Gohard, né pour guérir les maux.
Ils sont les protecteurs de tous les animaux
Qui viennent savourer les mots de leur ramage.
Ils ont un très grand nid, construit par Saint Joseph,
Ils sont disciplinés, mais ils n’ont pas de chef ;
L’inframonde les craint, le monde les approuve.
Leur histoire est inscrite au livre du Zohar ;
Même en Égypte ancienne un éloge se trouve
Des oiseaux Frajou, Clair, et Denis, et Gohard.
Beauté d’un monstre
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J’admire du griffon le merveilleux plumage,
Lequel est revêtu des plus nobles émaux ;
Artémis lui donna de magiques rameaux,
La sirène lui dit qu’il est d’un dieu l’image.
Un noble fabuliste a, pour lui rendre hommage,
En son célèbre livre ajouté quelques mots ;
Ce griffon fut seigneur de tous les animaux,
Je ne me lasse pas d’écouter son ramage.
Vers le temps du solstice, il fait un discours bref,
Afin que ses sujets sachent qu’il est leur chef ;
Il sait qu’il n’a pas tort et que chacun l’approuve.
Il invite à Noël son cousin Casoar,
Buvant modérément, mangeant ce qui se trouve,
Citant quelques bons mots du livre du Zohar.