Poème 'Épigraphe pour un livre condamné' de Charles BAUDELAIRE dans 'Les Fleurs du Mal'

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Épigraphe pour un livre condamné

Charles BAUDELAIRE
Recueil : "Les Fleurs du Mal"

Lecteur paisible et bucolique,
Sobre et naïf homme de bien,
Jette ce livre saturnien,
Orgiaque et mélancolique.

Si tu n’as fait ta rhétorique
Chez Satan, le rusé doyen,
Jette ! tu n’y comprendrais rien,
Ou tu me croirais hystérique.

Mais si, sans se laisser charmer,
Ton oeil sait plonger dans les gouffres,
Lis-moi, pour apprendre à m’aimer ;

Ame curieuse qui souffres
Et vas cherchant ton paradis,
Plains-moi !… sinon, je te maudis !

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Commentaires

  1. Université Paris Saclay
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    Que les jours sont bucoliques
    Sur ce campus essonnien !
    Quelques mathématiciens
    Font du calcul symbolique

    Et du travail théorique,
    Pendant qu’un digne doyen
    Administre, l’air de rien,
    Les finances pléthoriques.

    Mille doctorants, charmés
    De bâtir des théorèmes,
    Oublient de boire et d’aimer ;

    Ce n’est pas un vrai problème :
    En post-doc ils partiront,
    Et là, se rattraperont.

  2. Barbatusromulus et Remusbarbatus
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    Vieillards aux moeurs bucoliques,
    « Rom » et « Rem » s'entendent bien ;
    Ils ne sont point patriciens,
    Pas non plus mélancoliques !

    Sous les chapiteaux doriques,
    Aucun des deux n'est doyen ;
    Comme ils ne manquent de rien,
    Ces frangins sont euphoriques.

    Les citoyens sont charmés
    D'avoir ces deux chefs placides ;
    Ils les ont toujours aimés.

    Loin des luttes fratricides,
    Dans le calme ils vieilliront ;
    Les dieux les couronneront.

  3. Le livre du moine
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    Au fond d’un décor bucolique,
    C’est un vieux moine, il ne fait rien ;
    Un petit livre est son seul bien,
    Rempli de mots mélancoliques.

    Ici, nul texte satirique,
    Mais la rime, comme elle vient ;
    Les mots entre eux tissent des liens,
    Souvent de nature onirique.

    Ainsi qu’un soldat désarmé,
    Cet anachorète est timide ;
    Je vois ses grands yeux se fermer.

    Les matins de ce cloître humide
    Bien longtemps se répèteront ;
    Des rides naîtront sur ce front.

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