Epigramme votive
Au rude Arès ! A la belliqueuse Discorde !
Aide-moi, je suis vieux, à suspendre au pilier
Mes glaives ébréchés et mon lourd bouclier,
Et ce casque rompu qu’un crin sanglant déborde.Joins-y cet arc. Mais, dis, convient-il que je torde
Le chanvre autour du bois ? – c’est un dur néflier
Que nul autre jamais n’a su faire plier -
Ou que d’un bras tremblant je tende encor la corde ?Prends aussi le carquois. Ton oeil semble chercher
En leur gaine de cuir les armes de l’archer,
Les flèches que le vent des batailles disperse ;Il est vide. Tu crois que j’ai perdu mes traits ?
Au champ de Marathon tu les retrouverais,
Car ils y sont restés dans la gorge du Perse.
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José-Maria de HEREDIA
José-Maria de Heredia (né José María de Heredia Girard 1842-1905) est un homme de lettres d’origine cubaine, naturalisé français en 1893. En tant que poète, c’est un des maîtres du mouvement parnassien, véritable joaillier du vers. Son œuvre poétique est constituée d’un unique recueil, « Les... [Lire la suite]
Harpe votive
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Prêtre d’Horus, bénis mes douze cordes
En invoquant le puissant dieu Bélier ;
Qu"un air résonne entre ces grands piliers,
Emplis ta coupe, il faut qu"elle déborde.
Pour les démons, pas de miséricorde,
Par tes propos tu dois les humilier ;
Que chaque soir ils meurent par milliers,
S’ils vont en mer, je veux qu’ils se sabordent.
Qu’ils souffrent donc, ils l’auront bien cherché ;
Qu’ils tombent morts sous les traits d’un archer,
Ou qu’une lance en plein coeur les transperce.
Maudis aussi leur nom et leur portrait,
Que, sans pitié, du monde ils soient soustraits,
Qu’aux quatre vents leurs cendres se dispersent.