Enfant aveugle, nain, qui n’as autre prouësse
Enfant aveugle, nain, qui n’as autre prouësse,
Sinon en trahison quelque flesche tirer,
Qui n’as autre plaisir sinon de deschirer
En cent pieces les coeurs de la folle jeunesse ;Le corps sans honte nud si ton pere te laisse,
Il monstre qu’on se doit loing de toy retirer,
Qui n’as rien que les coeurs que tu peux attirer
Par les traistres appas de ta main larronnesse.Meurtrier, larron, pipeur, dy moy, dy hardiment,
Si rien aux tiens jamais tu donnas que tourment ?
Ores, sans t’espargner, de toy je me veux plaindre,Quel mal me feras tu que je n’aye enduré ?
Mes maulx m’ont fait meshuy contre toy asseuré ;
J’ay desjà tant souffert que je n’ay rien à craindre.
Poème préféré des membres
ecnaida a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Commentaires
Rédiger un commentaire
Etienne de LA BOETIE
Étienne de La Boétie, né à Sarlat le 1er novembre 1530 et mort à Germignan, dans la commune du Taillan-Médoc, près de Bordeaux le 18 août 1563, était un écrivain français. Fils d’un lieutenant particulier du sénéchal du Périgord, et d’une famille de magistrats, Étienne de la Boétie grandit dans un milieu éclairé.... [Lire la suite]
- Amour, lors que premier ma franchise fut...
- C'est Amour, c'est Amour, c'est luy seul, je...
- Ce jourd'huy du Soleil la chaleur alteree
- Je tremblois devant elle, et attendois,...
- Quand j'ose voir Madame, Amour guerre me...
- Ce dict maint un de moy : De quoy se plaint...
- Quand celle j'oy parler qui pare nostre...
- Je sçay ton ferme cueur, je cognois ta...
- J'ay un Livre Thuscan, dont la tranche est...
- Enfant aveugle, nain, qui n'as autre...
- Jà reluisoit la benoiste journee
- Quant à chanter ton los par fois je...
- Toy qui oys mes souspirs, ne me sois...
- Je veux qu'on sçache au vray comme elle...
- Quand tes yeux conquerans estonné je regarde
- Si ma raison en moy s'est peu remettre
- J'ay veu ses yeulx perçans, j'ay veu sa...
- Ô l'ai je dict ? helas ! l'ai je songé ?
- Reproche moy maintenant, je le veux
- J'estois prest d'encourir pour jamais...
- Ce jourd'huy du Soleil la chaleur alteree (7)
- Amour, lors que premier ma franchise fut... (5)
- Je sçay ton ferme cueur, je cognois ta... (4)
- Quand j'ose voir Madame, Amour guerre me... (3)
- Je tremblois devant elle, et attendois,... (3)
- J'allois seul remaschant mes angoisses passes (3)
- Enfant aveugle, nain, qui n'as autre... (3)
- Ce dict maint un de moy : De quoy se plaint... (3)
- Puis qu'ainsi sont mes dures destinees (2)
- N'ayez plus, mes amis, n'ayez plus ceste... (2)
Sagesse du crocolion
---------------------
Du crocolion, qui peut ignorer les prouesses ?
Des pièges de ce monde, il s'est toujours tiré,
Et combien de rivaux n'a-t-il pas déchirés !
Il fut une terreur, dès sa prime jeunesse.
Cet animal ne peut être tenu en laisse,
Si tu le vois venir, tu peux te retirer,
Il n'a nulle beauté qui te puisse attirer,
Puis, garde-toi, surtout, que ses dents ne te blessent.
Gens qui cette présence ont longtemps enduré
Lui envient, semble-t-il, son pas bien assuré,
Ses deux cris effrayants, son regard qu'on peut craindre.
Or, est-il si content d'avancer hardiment ?
N'aurait-il pas en lui quelque secret tourment ?
C'est là qu'il est malin : il ne veut pas s'en plaindre.
.
« Sagesse du crocolion » est de moi, j'ai juste oublié de signer.
Sagesse du croc'au lion aide-moi -