En quelle nuit, de ma lance d’ivoire
En quelle nuit, de ma lance d’ivoire,
Au mousse bout d’un corail rougissant,
Pourrai-je ouvrir ce boutin languissant,
En la saison de sa plus grande gloire ?Quand verserai-je, au bout de ma victoire,
Dedans sa fleur le cristal blanchissant,
Donnant couleur à son teint pâlissant,
Sous le plaisir d’une longue mémoire ?Puisse elle tôt à bonne heure venir,
Pour m’engraver un joyeux souvenir,
Tardant si peu de son cours ordinaireQu’elle voudra l’ombre noir qui la suit,
Car de la nuit le clair Jour je puis faire,
Et du clair Jour l’ombreuse noire nuit.
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Etienne JODELLE
Étienne Jodelle, né en 1532 à Paris où il est mort en juillet 1573, est un poète et dramaturge français. Membre de la Pléiade, il s’efforça d’en appliquer les principes à l’art théâtral. Il fut le premier à utiliser l’alexandrin dans la tragédie. Il apparaît comme un précurseur de la tragédie à... [Lire la suite]
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- Myrrhe bruloit jadis d'une flamme enragée (4)
- Je meure si jamais j'adore plus tes yeux (4)
- Je m'étoy retiré du peuple, et solitaire (3)
- Encor que toi, Diane, à Diane tu sois (3)
- De quel soleil, Diane, empruntes-tu tes... (3)
Édifice
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L’érudit se retranche en une tour d’ivoire,
Contemplant à la vitre un carré de ciel bleu ;
Il tâche de transcrire un songe nébuleux,
Souvenir indécis, fantôme en sa mémoire.
Il ne veut point en faire un récit trop verbeux,
Il veut le condenser en une brève histoire
Pour évoquer le temps où, loin de ses grimoires,
Il courtisait sa muse en des vallons herbeux.
Son esprit s’aventure en ces douces pensées,
Puis sa plume se meut, la machine est lancée,
Sans trop s’en rendre compte il aligne des vers.
Ne lui retire pas ce plaisir poétique,
Lequel faisait la joie des rhapsodes antiques ;
C’est un amusement qui n’a rien de pervers.