En l’honneur d’un Sage solitaire
Moi l’Empereur je suis venu. Je salue le Sage qui, soixante-dix années, a retourné et labouré nos Mutations anciennes et levé des savoirs nouveaux.
J’attends du Vieux Père la leçon : et d’abord, s’il a trouvé la Panacée des Immortels ? Comment on prend place au milieu des génies ?
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Le Sage dit : Faire monter au Ciel le Prince que voici serait un malheur pour l’Empire terrestre.
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Moi l’Empereur interroge le Solitaire : a-t-il reçu dans sa caverne la visite des trente-six mille Esprits ou seulement de quelques-uns de ces Très-Hauts ?
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Moi le Solitaire n’aime pas les visiteurs importuns.
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Moi l’Empereur implore enfin le Sage le pouvoir d’être utile aux hommes : quelque chose pour le bien des hommes !
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Le Sage dit : Étant sage, je ne me suis jamais occupé des hommes.
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Victor SEGALEN
Victor Segalen, né à Brest le 14 janvier 1878, mort le 21 mai 1919 à Huelgoat, est un poète, et aussi médecin de marine, ethnographe et archéologue français. Après des études de médecine à l’École du service de santé des armées de Bordeaux, Victor Segalen est affecté en Polynésie française. Il n’aime pas la... [Lire la suite]
Monstre des antipodes
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Le sage interrogea le monstre au nez pointu :
-- Que faire d’une vie ? Animal, le sais-tu ?
Puis il s’est incliné, mais le monstre s’est tu.
Le sage interrogea le monstre fort savant :
-- Qu’est-ce qui vient après ? Qu’est-ce qui vient avant ?
Le silence du monstre était fort décevant.
Le sage a découvert un grand couteau qui coupe ;
Monstre, faute de mieux, tu seras de la soupe.
En l’honneur de Mister Natural
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Robert Crumb nous présente un naturiste sage,
Contre tout maléfice il se bat calmement ;
Ne lui demande pas quel sera son message,
Il dira qu’il n’est point marchand de boniments.
Du monde à l’inframonde il connaît les passages,
Mais ne s’engage point dans ces cheminements ;
Un Mahatma voulut qu’il apprît le tissage,
Mais ce grand paresseux refusa poliment.
Dans ce corps dénudé brille une excellente âme,
Dont souvent fut séduite une charmante dame ;
Ensemble je les vois faire un bout de chemin.
Quand nous avons un doute, il rit et nous rassure,
Puis il s’en va danser sur ses pieds sans chaussures ;
Il est gai comme Adam, le Père des humains.
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Voir aussi
https://2img.net/h/sonnets-de-cochonfucius.lescigales.org/pierre.jpg