En la forêt de Longue Attente
En la forêt de Longue Attente
Chevauchant par divers sentiers
M’en vais, cette année présente,
Au voyage de Desiriers.
Devant sont allés mes fourriers
Pour appareiller mon logis
En la cité de Destinée ;
Et pour mon coeur et moi ont pris
L’hôtellerie de Pensée.Je mène des chevaux quarante
Et autant pour mes officiers,
Voire, par Dieu, plus de soixante,
Sans les bagages et sommiers.
Loger nous faudra par quartiers,
Si les hôtels sont trop petits ;
Toutefois, pour une vêprée,
En gré prendrai, soit mieux ou pis,
L’hôtellerie de Pensée.Je despens chaque jour ma rente
En maints travaux aventuriers,
Dont est Fortune mal contente
Qui soutient contre moi Dangiers ;
Mais Espoirs, s’ils sont droicturiers,
Et tiennent ce qu’ils m’ont promis,
Je pense faire telle armée
Qu’aurai, malgré mes ennemis,
L’hôtellerie de Pensée.ENVOI
Prince, vrai Dieu de paradis,
Votre grâce me soit donnée,
Telle que trouve, à mon devis,
L’hôtellerie de Pensée.
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Charles d'ORLEANS
Charles d’Orléans, né à Paris le 24 novembre 1394 et mort à Amboise le 5 janvier 1465, duc d’Orléans, est un prince français, connu surtout pour son œuvre poétique réalisée lors de sa longue captivité anglaise. Il est le fils de Louis Ier, duc d’Orléans, frère du roi de France Charles VI, et de Valentine Visconti... [Lire la suite]
- Ma seule amour...
- Les fourriers d'Eté sont venus
- Yver, vous n'estes qu'un villain
- Que me conseillez-vous, mon coeur ?
- Le temps a laissié son manteau
- En regardant vers le païs de France
- Bien moustrez, Printemps gracieux
- Dieu, qu'il la fait bon regarder
- Ce premier jour du mois de may
- En la forêt de Longue Attente
- Le temps a laissié son manteau (10)
- Les fourriers d'Eté sont venus (8)
- Yver, vous n'estes qu'un villain (7)
- Ma seule amour... (6)
- Dieu, qu'il la fait bon regarder (4)
- En la forêt de Longue Attente (3)
- Que me conseillez-vous, mon coeur ? (2)
- Puis ça, puis la... (2)
- Mon cuer, estouppe tes oreilles (2)
- Je fu en fleur ou temps passé d'enfance (2)
Tres beau poeme. Il va me servir pour mon antologie.Merci.
Feuille d'azur et d'argent
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Sur une branche inexistante
Que flagelle une pluie battante,
Cette feuille aux couleurs de ciel
Dans la forêt de Longue Attente.
Chemins qui ne mènent nulle part
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En la forêt déconcertante,
Trompeurs sont de nombreux sentiers ;
Se perdent des troupeaux entiers
Qui suivent ces voies déroutantes.
D’y pénétrer, cela te tente,
Pour suivre un parcours forestier ;
Guide, ce n’est pas mon métier,
D’être rimeur je me contente.
Tu veux donc partir à tout prix
Car de ces bois tu es épris ;
Je trouve la chose insensée.
Tu t’en iras, j’en suis d’accord,
Préserve ton âme et ton corps ;
Moi, je t’accompagne, en pensée.