En contemplation de Dame Louise Labé
Quel Dieu grava cette majesté douce
En ce gai port d’une prompte allégresse ?
De quel lis est, mais de quelle déesse
Cette beauté qui les autres détrousse ?
Quelle Sirène hors du sein ce chant pousse,
Qui décevrait le caut Prince de Grèce ?
Quels sont ces yeux mais bien quel trophée est ce
Qui tient d’amour l’arc, les traits et la trousse ?
Ici le ciel libéral me fait voir
En leur parfait, grâce, honneur et savoir,
Et de vertu le rare témoignage ;
Ici le traître Amour me veut surprendre
Ah ! de quel feu brûle un coeur jà en cendre !
Conune en deux parts se peut-il mettre en gage ?
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Pontus de TYARD
Pontus de Tyard (ou de Thiard), seigneur de Bissy, est un écrivain et poète français, né le 20 avril 1521 à Bissy-sur-Fley dans le Chalonnais et mort le 23 septembre 1605 au château de Bragny-sur-Saône. Né à Bissy-sur-Fley en 1521, d’une maison noble de Bourgogne, Pontus de Tyard aura su au cours de sa longue vie... [Lire la suite]
- Sonnet
- Épigramme de la fontaine de Narcisse
- Père du doux repos, Sommeil, père du Songe
- A cet anneau parfait en forme ronde
- O calme nuit, qui doucement compose
- Disgrâce
- En contemplation de Dame Louise Labé
- L'ardent désir, qui d'espérer m'abuse
- Après qu'Amour par trop mortelle atteinte
- Fortune enfin piteuse à mon tourment
- Puisque je vois que mes afflictions
- Des yeux auxquels ainsi, qu'en un Trophée
- Quand elle vit à la Mort déployer
- Bien que Fortune en haut degré te range
- Pourrai-je bien sans toi, ma chère guide
- Oeil éloigné du Jour, qui te recrée
- Quand près de toi le travail je repose
- J'ai tant crié, ô douce Mort, renverse
- Chanson
- Pere divin, sapience eternelle
- Au premier trait, que mon oeil rencontra (4)
- Fortune enfin piteuse à mon tourment (4)
- O calme nuit, qui doucement compose (3)
- En contemplation de Dame Louise Labé (2)
- Je fumais tout en mon fort soupirer (2)
- L'ardent désir, qui d'espérer m'abuse (2)
- Pere divin, sapience eternelle (2)
- Père du doux repos, Sommeil, père du Songe (2)
- Quand près de toi le travail je repose (2)
- Épigramme de la fontaine de Narcisse (1)
Plume d'antan
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De Louise est la plume forte et douce,
Et chaque fois, bien ajusté, le trait.
Belle on la voit sur ses divers portraits,
Nymphe des bois qui danse sur la mousse.
Or notre siècle un peu moins de chants pousse,
Métier auquel maint auteur se soustrait ,
Et des anciens cultivant les extraits,
Vers le passé ce long chemin rebrousse.
Tes doux écrits, nous aimons les revoir ;
Nous en tirons un aimable savoir
Et de tes jours le charmant témoignage ;
Mais une fois prise cette leçon,
Je veux t’offrir ma petite chanson,
De sympathie et d’estime le gage.
Oiseau de nulle part
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L’oiseau est doux, car ses plumes sont douces ;
Jamais Eros ne lui lança ses traits,
Jamais un mur n’arbora son portrait,
Nul ne l’a vu, c’est un oiseau de brousse.
Ce volatile un modeste chant pousse,
Bien plus souvent, d’ailleurs, il s’y soustrait.
De son cursus on n’a que des extraits,
Vers nulle part ce long chemin rebrousse.
Si l’on ne peut l’entendre ni le voir,
De ce qu’il fait, l’on ne peut rien savoir ;
Aucune trace et pas de témoignage.
Aussi, sur lui, je ne ferai leçon,
Mais tout au plus une courte chanson
Sur cet oiseau qu’on ne met pas en cage.