En ces heures souvent que le plaisir abrége…
En ces heures souvent que le plaisir abrége,
Causant d’un livre à lire et des romans nouveaux,
Ou me parlant déjà de mes prochains travaux,
Suspendue à mon cou, tu me dis : Comprendrai-je ?Et ta main se jouant à mon front qu’elle allége,
Tu vantes longuement nos sublimes cerveaux,
Et tu feins d’ignorer… Sais-tu ce que tu vaux,
Belle Ignorante aux blonds cheveux, au cou de neige ?Qu’est toute la science auprès d’un sein pâmé,
Et d’une bouche en proie au baiser enflammé,
El d’une voix qui pleure et chante à l’agonie ?Ton frais regard console en un jour nébuleux ;
On lit son avenir au fond de tes yeux bleus,
Et ton sourire en sait plus long que le génie.
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Charles-Augustin SAINTE-BEUVE
Charles-Augustin Sainte-Beuve est un critique littéraire et écrivain français, né le 24 décembre 1804 à Boulogne-sur-Mer et mort le 13 octobre 1869 à Paris. Né à Moreuil le 6 novembre 1752, le père de l’auteur, Charles-François Sainte-Beuve, contrôleur principal des droits réunis et conseiller municipal à... [Lire la suite]
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