Poème 'Elle passe' de Renée VIVIEN dans 'À l'heure des mains jointes'

Elle passe

Renée VIVIEN
Recueil : "À l'heure des mains jointes"

Le ciel l’encadre ainsi que ferait une châsse,
Et je vivrais cent ans sans jamais la revoir.
Elle est soudaine : elle est le miracle du soir.
L’instant religieux brille et tinte. Elle passe…

Je suis venue avec la foule des lépreux
Dès l’aurore, ayant su que je serais guérie.
Ils regardent vers elle avec l’idolâtrie
En pleurant à voix basse. Et je pleure avec eux.

Un rayon d’espérance illumine l’espace,
Car ses pieds nus ont sanctifié le chemin.
Voyez ! un grand lys blanc est tombé de sa main…
Les sanglots se sont tus brusquement. Elle passe.

De nous tous qui pleurions elle a fait ses élus,
Et parmi nous aucun ne pleure ni ne doute.
Elle ne reviendra plus jamais sur la route,
Mais je la vis passer et je ne souffre plus.

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Nanouchkafab44 a ajouté ce poème parmi ses favoris.

Commentaires

  1. Roi de la montagne
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    Le roi de la montagne est entouré de preux ;
    Aussi étincelante est cette confrérie
    Que la neige en hiver, qu'au printemps la prairie,
    Ce monde montagnard est un jardin pour eux.

    Sans souci et sans crainte, ils traversent l'espace,
    Leurs corps toujours vaillants connaissent les chemins.
    Je les vois, tous les soirs, prier, joignant leurs mains,
    Quand sur leur forte troupe un grand silence passe.

    Le roi de la montagne et ses quelques élus
    Suivent la voie du coeur, et non la voie du doute ;
    Quel plaisir de les voir s'avancer sur la route,
    Les ennuis quotidiens, soudain, n'existent plus.

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