Du Roy Henry au commencement de son regne
J’estois assis au meilleu des neuf seurs,
Libre et distraict des pensees mortelles,
Si commencea à chanter l’une d’elles,
Chant qui m’emplit d’infinies doulceurs :Assemblez vous (dict elle) ô proffesseurs
Des bonnes ars et des sciences belles,
Pour consacrer louenges eternelles
Au plus grand Roy des Rois voz deffenseurs.Dictes comment sa puissance estandue,
Si longuement des peuples attendue,
Faict d’or le siecle et les hommes contens,Et comme il rend heureuse la memoire
Du bon François, adjoustant à sa gloire
Ce que l’autumne adjouste au beau printemps.
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Le trône et le poète
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Rhapsode et roi, sont-ce des âmes soeurs ?
Nous les savons l'une et l'autre mortelles ;
Mais le pouvoir échoit à l'une d'elles,
Et l'autre n'a que tendresse et douceur.
Je laisse à dire aux savants professeurs
Si de son coeur on tire chanson belle
En célébrant les gloires éternelles
Des rois, censés être nos défenseurs.
Plume qui s'est de la sorte étendue
Souvent donna figures attendues ;
Qui aime un roi s'en montrera content.
Ma pauvre lyre, autant que j'ai mémoire,
Ne sait chanter ni les rois, ni leur gloire :
Bien mieux me plaît célébrer le printemps.
Gyrovague d’azur
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Il eut, jadis, des frères et des soeurs ;
Les oubliant pour la muse immortelle,
Vers le grand Sud il suivit l’hirondelle
Et délaissa les faciles douceurs.
Sans aucun livre et sans nul professeur
Il a reçu les leçons les plus belles,
Il a goûté la saveur éternelle
De l’univers en sa douce noirceur.
Cette leçon maintes fois entendue
Faisant surgir la joie inattendue,
Il la retient, il en est bien content.
Jamais ne fut prière en sa mémoire ;
Il ne suit pas le chemin de la gloire,
C’est un oiseau, profitant du printemps.
Roi de pourpre
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Comme ministre, il désigna sa soeur,
Qui plus valait qu’une simple mortelle ;
Aucun seigneur ne devint jaloux d’elle,
Dont fut le coeur un havre de douceur.
En son enfance, un noble professeur
La dirigea, de sa voix paternelle ;
Elle en apprit les valeurs éternelles
Que nous devons à d’antiques penseurs.
Sa belle voix est parfois entendue
Mais de façon assez inattendue,
Et notre roi sur le même air chantant.
Quelle sera leur place en nos mémoires,
Eux qui jamais ne voulurent la gloire ?
Nous parlerons d’un règne de printemps.
Fruit volumineux
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Admirable est mon épaisseur,
Je ne suis donc nullement frêle ;
Ma robustesse intemporelle
S’harmonise avec ma douceur.
Ça ne vient pas d’un professeur,
C’est ma substance naturelle ;
De quoi charmer les pastourelles,
Tout autant que leurs confesseurs.
Nulle substance n’est perdue
Dans ces profondes étendues ;
On garde les neiges d’antan.
De tout ça je n’ai point mémoire,
Ce n’est pas moi qui fais l’histoire,
C’est un prosateur repentant.
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C'est le roi des fruits
C'est aussi le fruit des rois
Sauf déconfiture.
A méditer...
Mieux vaut être actif aujourd'hui que radioactif demain!