Du dedans
Paul ÉLUARD
Recueil : "Poésie et vérité"
Premier commandement du vent
La pluie enveloppe le jour
Premier signal d’avoir à tendre
La voile claire à nos yeuxAu front d’une seule maison
Au flanc de la muraille tendre
Au sein d’une serre endormie
Nous fixons un feu veloutéDehors la terre se dégrade
Dehors la tanière des morts
S’écroule et glisse dans la boueUne rose écorchée bleuit.
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Paul ÉLUARD
Paul Éluard, de son vrai nom Eugène Émile Paul Grindel (14 décembre 1895 à Saint-Denis – 18 novembre 1952 à Charenton-le-Pont ), est un poète français. C’est à l’âge de vingt et un ans qu’il choisit le nom de Paul Éluard, hérité de sa grand-mère, Félicie. Il adhère au dadaïsme et est l’un des... [Lire la suite]
Sphéro-ludique
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Frappant le ballon face au vent,
Les attaquants font de leur mieux ;
Mais le terrain est trop mouvant,
Aussi, rien n'est clair à leurs yeux.
La cage est-elle une maison ?
Le gardien, peut-on le surprendre ?
Combien a coûté ce gazon ?
(Peut-être qu'il n'est pas à vendre).
À la fin, le jeu se dégrade
Du fait que notre espoir est mort ;
Bordeaux est plus dur que Belgrade,
Mais les Parisiens sont plus forts.
Une voile
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La belle nef porte un archange,
La barre est en de fermes mains ;
Sur son invisible chemin
Surgissent des récifs étranges.
Intangible est le pain qu’il mange,
Meilleur que celui des humains ;
Sur son atlas en parchemin
Les lignes et les formes changent.
Le vin qu’il boit te rendrait ivre,
Mais lui, ça l’aide juste à vivre ;
Il a déjà franchi sa mort.
Il s’endort sur un lit de flammes
Et rêve d’une voix de femme
Qui chante pour lui, pas trop fort.
Voiles et voiliers
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Au temps des marins téméraires,
L’Océan fut illimité ;
Dansant sur ses flots agités,
Les voiliers en tous sens errèrent.
À bord on était solidaire,
Sur chacun tu pouvais compter ;
Par nous fut Neptune dompté,
Moi je dis qu’il fallait le faire.
Vaisseau qui le soleil poursuit,
Je narrerai, si je le puis,
Tes découvertes bien étranges.
L’homme a su dépasser les dieux ;
À lui sont la terre et les cieux,
La mer, les démons et les anges.
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Le vent
C’est la vie de la voile
Et sa perdition