Douleur bercée
Toi que j’ai vu pareil au chêne foudroyé,
Je te retrouve époux, je te retrouve père ;
Et sur ce front songeant à la mort qui libère,
Jadis le pistolet pourtant s’est appuyé.Tu ne peux pas l’avoir tout à fait oublié.
Tu savais comme on souffre et comme on désespère ;
Tu portais dans ton sein l’infernale vipère
D’un grand amour trahi, d’un grand espoir broyé.Sans y trouver l’oubli, tu cherchais les tumultes,
L’orgie et ses chansons, la gloire et ses insultes,
Et les longues clameurs de la mer et du vent.Qui donc à ta douleur imposa le silence ?
– O solitaire, il a suffi de la cadence
Que marque le berceau de mon petit enfant.
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François COPPÉE
François Édouard Joachim Coppée, né le 26 janvier 1842 à Paris où il est mort le 23 mai 1908, est un poète, dramaturge et romancier français. Coppée fut le poète populaire et sentimental de Paris et de ses faubourgs, des tableaux de rue intimistes du monde des humbles. Poète du souvenir d’une première rencontre... [Lire la suite]
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