Dompteuse
Elle vint dans Ninive énorme, où sont les fous
Qui veillent dans les lits et dorment sur les tables,
Et le théâtre est cendre où, les soirs ineffables,
Elle noyait sa tête aux crins des lions doux.Fixant sur eux des yeux charmeurs comme en des fables,
Elle allait, éteignant leurs cris dans ses genoux,
Calme, et trouvant l’odeur des palmes et des sables
Au souffle de leur gueule errant sur ses seins roux.Ses cheveux fiers, sa main doucement suspendue,
Ses robes dans leur fleur ne l’ont point défendue.
Un jour la griffe immense et tranquille la prit.La foule ayant fui blême, un parfum pour des âmes
Sembla mêler, le long des promenoirs à femmes,
Le sang de la Dompteuse aux roses de la Nuit.
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Germain NOUVEAU
Germain Marie Bernard Nouveau, né le 31 juillet 1851 à Pourrières (Var) où il est mort le 4 avril 1920, est un poète français. Il est l’aîné des 4 enfants de Félicien Nouveau (1826-1884) et de Marie Silvy (1832-1858). Germain Nouveau perd sa mère alors qu’il n’a que sept ans. Il est élevé par son... [Lire la suite]
Amphore impériale
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Celui qui boit mon vin, c’est un empereur fou,
Lequel garde toujours sa coupe sur la table ;
Il dit que la boisson peut le rendre imbattable,
Mais j’ai peine à le croire, il en devient trop mou.
Esope sur mon compte écrivit une fable,
Ce vaillant plumitif aime aussi boire un coup ;
Goûtons de son humour la saveur ineffable,
Aux auteurs du futur il apporte beaucoup.
De l’Empire, dit-on, la chute est attendue,
Même la capitale est bien mal défendue ;
Mais toujours survivront les oeuvres de l’esprit.
Le vin sait déchiffrer les cerveaux et les âmes,
Dont, précise Aristote, il détient le sésame ;
De tout ça l’empereur n’a jamais rien compris.
Monstre griffu
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Cet obscur prédateur dévore des prophètes,
C’est à peine, parfois, s’il en laisse aux vautours ;
Il bouscule parfois les hyènes stupéfaites,
Il peut même effrayer les gardiens dans leur tour.
Face à lui, les chasseurs craignent une défaite,
Les plus vaillants d’entre eux le diront sans détour ;
Même les braconniers ne sont pas à la fête,
Dont plusieurs sont partis sans espoir de retour.
Ce montre n’aime point se donner en spectacle,
Il ne demande pas qu’on le porte au pinacle ;
Jamais il ne voulut rencontrer ses pareils.
Or, si tu veux le vaincre, il faut que tu l’enivres
En célébrant Bacchus qui de lui te délivre ;
Le vin le plongera dans son dernier sommeil.
Monstre griffu (retouche)
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Cet obscur prédateur dévore des prophètes,
C’est à peine, parfois, s’il en laisse aux vautours ;
Il bouscule souvent les hyènes stupéfaites,
Il peut même effrayer les gardiens dans leur tour.
Face à lui, les chasseurs craignent une défaite,
Les plus vaillants d’entre eux le diront sans détour ;
Même les braconniers ne sont pas à la fête,
Dont plusieurs sont partis sans espoir de retour.
Ce montre n’aime point se donner en spectacle,
Il ne demande pas qu’on le porte au pinacle ;
Jamais il ne voulut rencontrer ses pareils.
Or, si tu veux le vaincre, il faut que tu l’enivres
En célébrant Bacchus qui de lui te délivre ;
Le vin le plongera dans son dernier sommeil.
Éducation circassienne
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Le dresseur vaillant
Disait « je suis le meilleur »
Et je l'ai bouffé.
Valet griffu
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Ce bipède velu parle comme un prophète,
Ses mots sont effrayants et charmants, tour à tour.
Au vaillant général il prédit la défaite,
Lui qui fait tant d’efforts pour abattre la tour.
Je le vois qui complote avec la sous-préfète,
Il fait des compliments sur ses jolis atours ;
À l’auberge il s’assoit, les buveurs lui font fête,
Il boit un petit vin qui valait le détour.
De l’Esprit trinitaire il est le réceptacle,
Sans être, toutefois, un faiseur de miracles ;
Si Dieu n’existe pas, nous dit-il, c’est pareil.
Je lui trouve un peu moins d’humour quand il s’enivre,
Car sa langue méchante aux sarcasmes se livre ;
Je l’envoie se coucher, mais il n’a pas sommeil.