Des trois sortes d’aimer la première exprimée
Des trois sortes d’aimer la première exprimée
En ceci c’est l’instinct, qui peut le plus mouvoir
L’homme envers l’homme, alors que d’un hautain devoir
La propre vie est moins qu’une autre vie aimée.L’autre moindre, et plus fort toutefois enflammée,
C’est l’amour que peut plus l’homme à la femme avoir.
La tierce c’est la nôtre, ayant d’un tel pouvoir
De la femme la foi vers la femme animée.Que des deux hommes donc taillés ici, les nœuds
Tant forts cèdent à nous ! Que sur tes ardents feux,
Ô amour, cet amour entier soit encor maître.L’autel même de mort ferait foi de ceci,
Que l’autel de Foi montre. A jamais donc ainsi
Diane en Anne, et Anne en Diane puisse être.
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Etienne JODELLE
Étienne Jodelle, né en 1532 à Paris où il est mort en juillet 1573, est un poète et dramaturge français. Membre de la Pléiade, il s’efforça d’en appliquer les principes à l’art théâtral. Il fut le premier à utiliser l’alexandrin dans la tragédie. Il apparaît comme un précurseur de la tragédie à... [Lire la suite]
- Des trois sortes d'aimer la première...
- Comme un qui s'est perdu dans la forest...
- Des astres, des forêts, et d'Achéron...
- Je meure si jamais j'adore plus tes yeux
- Combien de fois mes vers ont-ils doré
- J'aime le verd laurier, dont l'hyver ny la...
- De quel soleil, Diane, empruntes-tu tes...
- A sa Muse
- Amour vomit sur moy sa fureur et sa rage
- Plutôt la mort me vienne dévorer
- Quand ton nom je veux faire aux effets...
- Myrrhe bruloit jadis d'une flamme enragée
- Ou soit que la clairté du soleil radieux
- Quel tourment, quelle ardeur, quelle...
- Je vivois mais je meurs, et mon cour...
- Je m'étoy retiré du peuple, et solitaire
- Par quel sort, par quel art, pourrois-je à...
- Vous, ô Dieux, qui à vous presque égalé...
- Ô Toy qui as et pour mere et pour pere
- En tous maux que peut faire un amoureux orage
- J'aime le verd laurier, dont l'hyver ny la... (7)
- A sa Muse (6)
- Des trois sortes d'aimer la première... (5)
- Dès que ce Dieu soubs qui la lourde masse (5)
- Des astres, des forêts, et d'Achéron... (5)
- Myrrhe bruloit jadis d'une flamme enragée (4)
- Je meure si jamais j'adore plus tes yeux (4)
- Je m'étoy retiré du peuple, et solitaire (3)
- Encor que toi, Diane, à Diane tu sois (3)
- De quel soleil, Diane, empruntes-tu tes... (3)
Fou bleu, fou blanc, fou rouge
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Du fou bleu la doctrine est bien vite exprimée :
Il daigne tout au plus dans l'azur se mouvoir ;
Il n'est pas concerné par les autres devoirs,
Et son âme n'est point aux combats enflammée.
Le fou blanc apprécie la nature embaumée ;
Le culte du plaisir, voilà tout son avoir,
Il n'est pas attaché au culte du pouvoir,
Et d'aucune ambition sa vie n'est animée.
Le fou rouge est vaillant, il peut trancher les noeuds
Gordiens, affronter l'eau, la poussière et le feu,
Il n'a peur de personne, il n'a ni dieu ni maître.
Ces trois sur l'échiquier n'ont jamais de souci :
Bleu survole et Blanc rit ; Rouge frappe, précis,
Le joueur, quelquefois, peine à s'y reconnaître.
Flamme de sagesse
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Rarement fut ma sagesse exprimée,
Comme une flamme on la voit se mouvoir ;
La paix du coeur, le plaisir, le devoir,
Je les raconte en des phrases rimées.
La vie n’est pas une serre embaumée,
Mais ce qu’elle est, qui pourrait le savoir ?
Pouvoir du rêve ou rêve de pouvoir,
Par ces deux-là je la sens animée.
Du temps il faut pour démêler un noeud,
Du souffle il faut pour attiser le feu ;
Et respecter l’amour que l’on voit naître.
Puis, évitons de nourrir le souci,
Gardons-nous bien des soupçons imprécis ;
C’est bien complexe, il faut le reconnaître.
Voir
https://paysdepoesie.wordpress.com/2014/06/20/fou-bleu-fou-blanc-fou-rouge/
Un noeud simple
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Noeud qui est fait de fumée,
Aérien, plaisant à voir ;
Assez simple à concevoir,
C’est une ligne embrumée.
Par la brise déformée,
Nous la voyons se mouvoir ;
Nous ne pouvons pas savoir
Si elle en est déprimée.
Éphémère est un tel noeud,
Fugace et vertigineux ;
Mais il fut heureux de naître.
Brumeuse est ma vie, aussi,
Car elle ne peut qu’être ainsi ;
Je peux bien le reconnaître.
Retouche (avant-dernier vers)
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Elle ne peut qu'être ainsi